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Marathon du Mont-Blanc : on a testé le Duo Étoilé !

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Nolwenn

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22 min de lecture

Sommaire

Le Marathon du Mont-Blanc : une institution du trail mondial

🐣 La naissance d’une épreuve mythique au cœur de Chamonix

🏔️ L’édition 2025 du Marathon du Mont-Blanc : un plateau toujours aussi relevé ! 

🙏 Au-delà des élites : un programme 2025 pour une expérience grandiose accessible à toutes et tous 

Malo Camus : 1 300 kilomètres de vélo et un Marathon du Mont-Blanc

Duo Étoilé du Marathon du Mont-Blanc : le trail en équipe 

🔥 Duo Étoilé : l’équipe M&N’s au départ !

👭 Le Duo Étoilé : une expérience qui se vit à deux 

🔥 Le jour J : dans la ferveur de Chamonix 

Alexandre Allain : un homme de défis au service de la lutte contre la mucoviscidose

Tic, Tac… le départ approche pour le duo M&N’s

✨ Duo Étoilé : un binôme au pied du Mont-Blanc pour une course unique 

Premier tiers de course : ça grimpe sur le Duo Étoilé ! 

Coucher de soleil sur le Mont-Blanc : un instant hors du temps

La descente vers Chamonix à la lumière des frontales

Une arrivée inoubliable dans Chamonix : point d’orgue d’un Duo Étoilé exceptionnel

🌙 Que retenir de ce format de trail atypique ? 

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Le Marathon du Mont-Blanc se tenait du 27 au 29 juin au départ de la célèbre ville de Chamonix. Cet événement, qui se compose de plusieurs courses allant du 90 kilomètres au redoutable Kilomètre Vertical, attire chaque année des coureur(se)s du monde entier, désireux(ses) de courir au pied du sommet de l’Europe. Cette année, j’ai testé le Duo Étoilé : une course en duo de 23 kilomètres pour 1 450 mètres de dénivelé positif, à dominante nocturne. Une expérience hors normes, point d’orgue d’un week-end sensationnel. 

🙏 Avant-propos : moi, c’est Nolwenn, journaliste chez Campus et passionnée de course à pied depuis plusieurs années maintenant. Mon niveau ? Totalement anonyme. Ma motivation ? Jusqu'aux étoiles. 

Le Marathon du Mont-Blanc : une institution du trail mondial

Le Marathon du Mont-Blanc est plus qu’une course : c’est un événement mythique qui occupe souvent une place particulière dans le cœur des traileur(se)s, même parmi les plus célèbres. 

🐣 La naissance d’une épreuve mythique au cœur de Chamonix

Créé en 1979 sous le nom de Cross du Mont-Blanc, la course a rapidement grandi, si bien qu’en 2010, un système de tirage au sort a dû être mis en place afin de limiter le nombre de participant(e)s. 

Aujourd’hui, l’événement compte sept courses et des mini-cross pour les enfants. Du Kilomètre Vertical à la course de 90 kilomètres en passant par le maratrail ou encore le 23 kilomètres, il y en a pour tous les goûts ! Ainsi, chaque coureur(se) peut trouver son bonheur et sa distance sur des parcours aussi techniques que grandioses, sous l’œil du maître des lieux : le Mont-Blanc

Duo Étoilé

Crédits : David Gonthier

🏔️ L’édition 2025 du Marathon du Mont-Blanc : un plateau toujours aussi relevé ! 

De grands noms du trail-running ont foulé les sentiers du Marathon du Mont-Blanc au fil des ans. Kilian Jornet a ainsi remporté cinq fois le format 42 km tandis que cette année, c’est l’Italien Davide Magnini qui s’impose pour la seconde fois après une longue pause suite à une blessure. Il est suivi par le Belge Raoul Raus, magistral après avoir essuyé une violente chute. Notre Français Thomas Cardin complète le podium 2025 d’une édition déjà culte où la chaleur harassante a eu raison de bien des participant(e)s. 

Chez les femmes, la Kenyane Joyline Chepngeno termine sa première expérience sur maratrail en pôle position, suivie de la vainqueure sortante, Judith Wyder. Naomi Lang arrive quant à elle en troisième position. 

Du côté du format de 90 km, on notera la magnifique performance de l’inimitable Théo D’Étienne qui s’impose avec la manière pour son premier essai sur trail long. Il est suivi de Virgile Moriset et du Suisse Jean-Philippe Tschumi. Chez les féminines, c’est l’incontournable Blandine L’Hirondel qui monte sur la plus haute marche du podium, complété ensuite par Julie Roux et la Russe Ekaterina Mityaeva. 

Marathon du Mont-Blanc

Crédits : David Gonthier

🙏 Au-delà des élites : un programme 2025 pour une expérience grandiose accessible à toutes et tous 

Comme son nom ne l’indique pas, le Marathon du Mont-Blanc propose plusieurs formats compatibles avec tous les niveaux. Nul besoin d’être montagnard(e) aguerri(e) pour espérer y participer. 10 km, 23 km, Kilomètre Vertical… toutes ces courses s’adressent à celles et ceux qui veulent se challenger tout en restant dans des formats de trails courts. À ce titre, le Marathon du Mont-Blanc est bien plus qu’une course : c’est une expérience

C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles on peut croiser des coureur(se)s aux profils hors normes. Je suis ainsi partie à la rencontre de Malo Camus, un Finistérien qui a pris l’engagement écologique du Marathon du Mont-Blanc au pied de la lettre.

Malo Camus : 1 300 kilomètres de vélo et un Marathon du Mont-Blanc

« Le Marathon du Mont-Blanc me fait de l’œil depuis quelques années, mais je n’ai jamais été chanceux aux loteries. Quand j’ai entendu parler du nouveau dispositif qui met à l’honneur la mobilité douce, j’ai foncé. »

💡 Pour rappel, depuis 2025, 40 % des dossards des courses 42 km, 23 km, 90 km et Duo Étoilé sont exclusivement réservés aux participant(e)s venant par des moyens de mobilité douce (train, autobus, etc.). Le principe est "premier(e) arrivé(e), premier(e) servi(e)", sans tirage au sort.

Mais là où certain(e)s prennent le train, Malo, lui, a opté pour le vélo. 1 300 kilomètres à parcourir sur 14 jours pour arriver à Chamonix et prendre le départ de l’épreuve de 42 km. 

« Cette aventure s’articule autour de 3 principaux leviers. D’abord, le challenge personnel. J’aime me lancer des défis et celui-ci me paraissait particulièrement ambitieux. J’ai déjà voyagé à vélo — j’avais relié Quimper à Glasgow il y a quelques années — mais là, c’est l’étape au-dessus. Ensuite, je suis particulièrement sensible à la cause écologique et aux coûts invisibles que peuvent avoir des courses aussi importantes que celles-ci. Alors en entendant parler de l’initiative mise en place par l’organisation du Marathon du Mont-Blanc, j’ai décidé d’aller au bout de la démarche. Pour moi-même, mais aussi pour les autres. En effet, communiquer autour de ce projet, c’est mettre en lumière le développement durable et la mobilité douce. Enfin, j’ai voulu donner à mon périple une dimension solidaire et associative. J’ai ouvert une cagnotte Leetchi dont les fonds seront reversés à trois associations locales.” 

Quand je rencontre Malo, c’est la veille du départ du 42 km du Marathon du Mont-Blanc. À l’évocation de son périple, un sourire franc naît sur son visage. 

« J’ai vécu une aventure géniale ! Zéro souci technique, des paysages variés et un bon état de forme. C’est le trio gagnant. Côté logistique, j’ai dormi principalement chez l’habitant(e), ce qui pousse forcément à l’échange et provoque des rencontres inoubliables. Pour l’anecdote : j’ai passé une nuit chez les parents du traileur Thibaut Baronian. C’était un hasard total et une sacrée expérience ! 🤩 »

Lorsque l’on revient à la course du lendemain, Malo est catégorique : 

« Mon objectif, c’était d’arriver sur la ligne de départ. À partir de maintenant, ce n’est que du bonus. Je ne suis pas quelqu’un qui m’entraîne très sérieusement et terminer le Marathon du Mont-Blanc est déjà une victoire pour moi. Je ne parle pas de chrono, de stratégie de course, etc. Je veux vivre une belle course et prendre du plaisir. Peut-être que je reviendrai en train pour tenter le 90 km ! »

Finalement, le Breton termine la course avec un beau chrono de 6 heures et 51 minutes, bel exploit pour celui qui était déjà heureux d’être au départ ! 

PS : si tu te poses la question : Malo fera le trajet du retour en train 😉 ! 

Marathon du Mont-Blanc

Crédits : Malo Camus

Duo Étoilé du Marathon du Mont-Blanc : le trail en équipe 

De mon côté cette année, j’ai pris la direction de Chamonix avec une envie folle de vivre un instant suspendu, un moment dont je me souviendrai longtemps. Retour sur une course aussi belle qu’atypique ! 

🔥 Duo Étoilé : l’équipe M&N’s au départ !

21 kilomètres, 1 450 mètres de dénivelé positif. Une course à affronter à deux, du début à la fin. C'est la promesse du Duo Étoilé. Sur le papier, le défi semble plutôt accessible pour quiconque côtoie un peu de terrains vallonnés. 

Une aubaine pour deux sudistes habituées à arpenter ensemble les calanques marseillaises et autres monts toulonnais. C’est donc un binôme formé depuis plusieurs années maintenant qui a sauté le pas pour s’inscrire au Duo Étoilé : Mathilde et Nolwenn formeront l’équipe M&N’s. Elle est aussi brune que je suis rousse, elle grimpe aussi fort que je descends, je souffre autant dans les montées qu’elle est hésitante dans les pentes. 

On se connaît parfaitement, dans la vie comme dans le sport, et c’est une condition qui, selon moi, est primordiale pour participer à cette épreuve. 

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Et toi, quel est ton objectif ?

👭 Le Duo Étoilé : une expérience qui se vit à deux 

Ainsi, le duo ne doit pas se former sur la ligne de départ. C’est un travail à réaliser en amont pour garantir une belle expérience. Alors je ne dis pas qu’il faut connaître son binôme depuis toujours, sur le bout des doigts. Mais il est nécessaire de travailler ensemble sur l’approche de la course, tant en termes de gestion de l’effort que sur le volet mental. Tu dois connaître les points forts et les faiblesses de ton acolyte, savoir comment il/elle se comporte dans l’effort, comment il/elle réagit en cas de coup de mou, dans quel optique il/elle aborde la course, etc. La liste est longue mais chaque point prend son importance tout au long du parcours. 

Par exemple, Mathilde et moi-même connaissons nos niveaux respectifs. Nous nous sommes très rapidement accordées sur la façon d’appréhender le Duo Étoilé : faire chauffer les jambes certes, mais aussi profiter de l’expérience. Ensuite, nous avons démarré le plan trail de Campus et rapidement, la décision a été prise de partager plusieurs sorties longues, notamment sur les week-ends chocs. Cela nous a confortées dans nos points forts, tant sur le volet physique que mental. 

Il s’agit finalement d’apprendre à former un vrai binôme pour courir ensemble et non l’une à côté de l’autre. Cela ne peut se faire qu’avec l’expérience et l’échange sur les entraînements. Peut-être que ces étapes te paraissent futiles mais crois-moi : dès la ligne de départ, les disputes éclatent déjà ! 

Duo Étoilé

🔥 Le jour J : dans la ferveur de Chamonix 

Arrivées à Chamonix, on se sent immédiatement embarquées dans l’ambiance de l’événement. L’élite du 90 km est arrivée, mais des centaines de coureur(se)s arpentent encore les crêtes tandis que le jour décline doucement. On distingue leurs lampes frontales au loin et on sait que demain, ce seront les nôtres qui scintilleront là-bas. ✨ 

💡 Petit conseil : quel que soit le mode de logement que tu privilégies, pense à anticiper tes trajets. Renseigne-toi par exemple sur l’emplacement de ton pied-à-terre par rapport à la ligne de départ afin de ne pas te laisser surprendre. La circulation est difficile durant le Marathon du Mont-Blanc mais un système de navettes est mis en place. 

Après une nuit de sommeil, l’heure est venue d’aller retirer nos dossards. Direction le village du Marathon du Mont-Blanc ! Là, les tentations sont partout. Les stands regorgent de produits running. Toutes les marques sont présentes, à commencer par le partenaire de l’événement : New Balance. Mais l’heure n’est pas au shopping : chaque binôme a un créneau horaire à respecter pour retirer les dossards. Cela rend la procédure extrêmement fluide malgré le nombre important de participant(e)s. Bien sûr, je mentirais en disant que nous sommes reparties les mains vides… 🤫

La fin de matinée se profile doucement lorsque je fais une rencontre qui me marquera à jamais : celle d’Alexandre Allain. 

Alexandre Allain : un homme de défis au service de la lutte contre la mucoviscidose

Si son nom ne t’est peut-être pas inconnu, c’est parce qu’Alexandre Allain est un athlète dont l’histoire et la force sont régulièrement mises au service de ses engagements. Atteint de la mucoviscidose, il a bénéficié d’une double greffe pulmonaire. Depuis, il n’a de cesse de relever des défis hors normes, pour lui-même, mais surtout pour communiquer autour de cette maladie et faire avancer la recherche. 

Nolwenn : Bonjour Alexandre, nous sommes à la veille du départ de ta course, qui s’inscrit d’ailleurs dans un défi plus grand encore puisque tu vas enchaîner avec l’Étape du Tour puis les 24H du Mans en relais (en vélo). Comment te sens-tu ? 

Alexandre : Je me sens bien. Je redoute un peu la chaleur mais je suis là avant tout pour l’expérience. J’ai mon meilleur ami, Valentin, à mes côtés qui a fait le Marathon des Sables avec moi. Cela me rassure et me motive. Ça souligne encore une fois l’importance des aidant(e)s et du partage que l’on peut avoir sur des défis aussi importants. 

En effet, Alexandre a pu bénéficier d’une greffe en 2017 alors qu’il a 22 ans — ce qui est relativement jeune — et depuis, il met un point d’honneur à profiter de cette nouvelle chance qui lui est donnée. Mais en réalité, ça va plus loin. 

Nolwenn : Pourquoi fais-tu tout ça ? Tu ne fais pas les choses à moitié : tu as traversé l’Atlantique à la voile, tu as fait un Ironman, le Marathon des Sables, des marathons et notamment le Marathon de Paris. Qu’est-ce qui te pousse à te lancer dans de telles aventures ? 

Alexandre : Je pense que la clé, c’est que je ne le fais pas uniquement pour moi. Alors oui, c’est un plaisir de se challenger. Mais ce qui me motive profondément, c’est de pouvoir communiquer autour de la mucoviscidose. Je veux sensibiliser le grand public pour faire avancer la recherche, mais aussi motiver et donner de l’espoir aux personnes atteintes de cette maladie. Je ne dis pas que tou(te)s les malades greffé(e)s peuvent faire ce que je fais, je dis simplement qu’ils/elles sont capables de beaucoup de choses, y compris sportivement. Au départ, les médecins me prenaient pour un fou. Aujourd’hui, ils/elles comprennent et me soutiennent. L’exemple le plus parlant ? Je vais me lancer dans l’Étape du Tour avec le chirurgien qui m’a greffé voilà bientôt dix ans.

Marathon du Mont-Blanc

Crédits : Adrien Allain / Alexandre Allain

Nolwenn : Tu es aujourd’hui médiatisé. Tu as écrit des livres, tu es suivi par des partenaires et par un public très investi. Est-ce que cela te met une pression supplémentaire ? 

Alexandre : Très clairement. Je suis heureux et fier de l’impact que mes défis sportifs ont dans les médias. C’est ce que je recherche : je veux que l’on parle de la mucoviscidose et je veux motiver les personnes malades et leur montrer que l’on est capables de bien plus de choses que l’on pense. Mais aujourd’hui, je constate que pour continuer à porter mon message, je dois aller toujours plus loin. Courir un “simple” marathon ne suffit plus. Il faut être le premier greffé à avoir fait tel ou tel challenge. Il faut être vigilant et ne pas tomber dans l’inconscience. De plus, cet engouement autour de moi me met encore plus face à une peur déjà très ancrée chez moi : la peur de l’échec.

Nolwenn : Est-ce que tu as des problématiques spécifiques liées à ta maladie lorsque tu participes à une course comme le Marathon du Mont-Blanc ? 

Alexandre : Il faut savoir qu’aujourd’hui, je suis à 100 % de mes capacités cardio-respiratoires. J’ai eu la chance d’être greffé jeune, avec un bon organe. Mais j’ai toujours des difficultés digestives directement liées à la mucoviscidose. Je dois apprendre à composer avec ça. Je perds aussi beaucoup de sel en transpirant, plus que la moyenne. C’est la raison pour laquelle je redoute autant la chaleur qui règne à Chamonix. Je dois penser à m’hydrater correctement. 

Nolwenn : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ? 

Alexandre : Les 10 ans de greffe se profilent pour moi. Ce sera en 2027 et j’ai bien l’intention de célébrer cet anniversaire avec un projet hors normes. Je planche déjà dessus et j’espère que ce sera une nouvelle étape incroyable et l’occasion de pousser toujours plus le grand public à s’intéresser à la mucoviscidose pour continuer de faire avancer la recherche. 

Finalement, je quitte Alexandre et son meilleur ami en leur souhaitant le meilleur pour la course. Le jour J, la chaleur est particulièrement accablante. Dès le départ, la course semble compliquée pour Alexandre. Finalement, il est contraint à l’abandon aux alentours du 23ème kilomètre. C’est un coup dur pour cet homme de défis, mais c’est aussi un apprentissage. L’échec n’est jamais une fatalité. Cette fois, la montagne a été impitoyable, mais ce n’est que partie remise. Alexandre peut être fier de chaque kilomètre parcouru sur cette course réputée si difficile.

Tic, Tac… le départ approche pour le duo M&N’s

Du côté des M&N’s, la journée avance à un rythme qui nous semble de plus en plus rapide. Sans parler de véritable stress, nous appréhendons le Duo Étoilé et son profil qui nous impose de gravir la quasi-totalité du dénivelé positif sur les 9 premiers kilomètres. De plus, un départ à 19 heures 30 sous-entend de gérer sa nutrition différemment de la stratégie habituelle des courses, dont le départ est généralement le matin. Je sais que je dois manger, mais j’ai peur de trop manger. Je crains d’avoir faim au départ si je mange trop tôt, mais je ne veux pas entamer la montée en pleine digestion. 🤯

Un sacré casse-tête qui me fait dire que j’aurais dû réaliser plus de sorties longues à l’heure cible. C’est en faisant qu’on apprend, paraît-il : espérons que la leçon ne soit pas trop violente. 

⏱️ 19 heures : on y est, plus question de reculer. Dossards épinglés, gilets de trail bien accrochés, nous voilà prêtes à prendre le départ. Seul bémol : nous arrivons assez tard sur la ligne. Le sas est déjà plein et nous sommes obligées de nous placer bien à l’arrière. On comprend que nous allons partir en queue de peloton, mais qu’à cela ne tienne : le Mont-Blanc nous attendra ! 

Duo étoilé

✨ Duo Étoilé : un binôme au pied du Mont-Blanc pour une course unique 

Lorsque le départ est donné, le stress s’envole et le mot d’ordre devient “plaisir”. Ce dernier met toutefois un peu de temps à se faire ressentir. Il faut dire qu’il y a énormément de monde. En l’absence de sas sur le Duo Étoilé, tous les binômes partent en même temps, peu importe le niveau. De plus, les bâtons sont autorisés, ce qui rend les dépassements parfois… risqués ! Mes pieds et mes chevilles s’en souviennent encore. 

Premier tiers de course : ça grimpe sur le Duo Étoilé ! 

La montée s’enclenche très rapidement. Mathilde et moi-même optons pour une stratégie simple et éprouvée : se placer derrière un duo masculin qui double, créant un trou suffisamment large pour que nous nous y faufilions sans mal. Très vite, nous prenons notre rythme. Mathilde est à l’aise. Les mains sur les cuisses, elle avale le dénivelé presque sans y penser. Je la suis bien que cela me coûte plus d’énergie. Je constate une nouvelle fois que les redoutables séances de côtes de mon plan trail Campus ont fait des miracles. Jamais je n’aurais pensé pouvoir tenir un tel rythme !

❌ Malheureusement, je commets tout de même une première erreur : je ne m’alimente pas suffisamment. Mon binôme agite son ravitaillement devant moi pour me rappeler à l’ordre. Un comble quand on sait combien elle a dû travailler ce point à l’entraînement pour apprendre à prévenir les troubles digestifs alors que de mon côté, ce n’est pas un problème ! 

Malgré tout, il est un peu tard et j’ai du mal à engloutir ma barre énergétique, que j’aurais dû manger par petites bouchées en commençant plus tôt. J’ai donc un petit coup de mou aux alentours du 6ème kilomètre. Je m’accroche à Mathilde qui lève un peu le pied sans pour autant me laisser l’opportunité de tout lâcher. On constate rapidement que nous avons parcouru plus de la moitié du dénivelé positif et cela agit comme un boost

Arrivées au premier point de ravitaillement — à environ 7,5 kilomètres — l’heure est à la recharge en eau. Les coureur(se)s se jettent sur les fontaines pour remplir les flasques. Il faut dire que la chaleur est encore bien présente malgré l’heure tardive. Mais on sait toutes les deux qu’il nous reste très peu de dénivelé positif et nous profitons de l’incroyable ambiance pour recharger les batteries. Les bénévoles chantent, dansent, nous motivent avec des sourires éblouissants. C’est ça aussi, la force du Marathon du Mont-Blanc. Je remercie encore chaque membre du staff pour avoir participé à rendre l’expérience aussi inoubliable. Votre bonne humeur communicative aura marqué plus d’un(e) coureur(se) ! 🥳 Et vos chansons ont résonné dans ma tête durant plusieurs jours... Au grand dam de Mathilde !

Il est maintenant temps de repartir, cette fois sur la portion plate de la course. 

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Coucher de soleil sur le Mont-Blanc : un instant hors du temps

Nous entamons le deuxième tiers de course alors que l’atmosphère se rafraîchit légèrement et que la lumière prend peu à peu une teinte rosée annonciatrice d’un coucher de soleil grandiose. Ça tombe bien, on voit le Mont-Blanc se profiler

Là, tout devient magique et le nom "Duo Étoilé" prend tout son sens. Les glaciers qui s’enflamment, le ciel qui s’embrase derrière les montagnes… partout de douces lumières rouges, oranges, jaunes qui semblent converger vers le toit de l’Europe pour le faire étinceler comme jamais. On entend les binômes s’extasier, on sort les appareils photos et on profite de chaque seconde de ce cadeau que la nature nous offre. Sous nos pieds, un sol de pierres qui forment un étroit single avec à droite, le vide. Difficile de doubler donc, mais qu’à cela ne tienne : on profitera plus longuement de la vue ! 

De plus, nous avons l’avantage du terrain. Pour deux habituées des pierriers du sud de la France, ce dernier n’a rien de bien effrayant. Nos pieds se posent naturellement sur les rochers et nous évoluons tranquillement sans pour autant pécher par excès de confiance. Ce n’est pas le moment de tomber, d’autant que tomber sur le plat, c’est la spécialité de Mathilde 🤫. Les kilomètres défilent, le jour baisse et les frontales s’allument peu à peu. 

Nous profitons du second ravitaillement peu après le 13ème kilomètre pour resserrer les chaussures car le dernier tiers de course se profile : ça va descendre sec

Duo étoilé

La descente vers Chamonix à la lumière des frontales

À ce moment de la course, c’est à mon tour de prendre les commandes. J’aime la descente et je sais que c’est un de mes principaux points forts. L’enjeu sera cette fois d’imposer un rythme soutenu à Mathilde, sans toutefois la faire sortir trop loin de sa zone de confort. On en a discuté en amont : elle veut se challenger, mais n’hésitera pas à me demander de ralentir si elle en ressent le besoin. 

Le duo M&N’S entame donc la descente sur un single assez raide où il est difficile de doubler. On reste souples pour éviter les à-coups, et on demande parfois tout simplement aux binômes de devant de nous laisser passer, particulièrement s’ils ont des bâtons. Mes chevilles portent encore le douloureux souvenir du départ. Au fur et à mesure, la circulation se fluidifie. On commence à accélérer et les dépassements sont plus aisés. On peaufine notre communication pour s’assurer que celle de derrière soit bien parvenue à suivre. Il faut dire que se retourner pour vérifier n’est pas une option, contrairement à ce que Mathilde pouvait faire dans la montée. Peu à peu, on s’amuse avec les cailloux et les racines en restant 100 % focus

Ça y est, il fait maintenant nuit. Si cela me demande un surcroît de concentration pour maintenir le rythme, Mathilde, au contraire, se laisse hypnotiser par mes pieds et suit en “posant le cerveau”, littéralement. Elle qui se montre habituellement hésitante dans les pentes avale les kilomètres avec facilité. On prend un plaisir fou à cavaler et nous nous retrouvons souvent seules pendant plusieurs minutes. 

Les lumières de Chamonix apparaissent, de plus en plus proches. On redoute un peu le retour sur le bitume car les quadriceps commencent à chauffer. Mais on sait aussi que c’est la fin

Une arrivée inoubliable dans Chamonix : point d’orgue d’un Duo Étoilé exceptionnel

Derniers pas avant que les racines ne cèdent place à la route. On “sourit” aux photographes et on s’élance dans Chamonix. Là, on accélère. On ne se refait pas, nous diras-tu. Je ne veux pas ralentir pour ne pas frustrer Mathilde. Mathilde ne veut pas ralentir pour ne pas me frustrer. Classique. 

Mais ce que nous n’avions pas prévu, c’est la force des encouragements du public. Nous avons la chance de traverser Chamonix en étant presque le seul binôme. Les gens nous hurlent des encouragements, nous font des olas, font retentir des cloches, nous tendent des mains motivantes. C’est simple : on a l’impression d’être des stars

Dernier virage : c’est l’apothéose. 🎉 Des centaines de spectateur(trice)s nous portent littéralement jusqu’au passage de l’arche d’arrivée. Là, on se tombe dans les bras, simplement, instinctivement. On l’a fait, ensemble ! 🤝

Nous terminons la course en 3 heures et 34 minutes, ce qui nous classe 133èmes au scratch et 11ème duo féminin, mais l'important n'est pas là.

Duo Étoilé

🌙 Que retenir de ce format de trail atypique ? 

Le Duo Étoilé du Marathon du Mont-Blanc doit avant tout se vivre comme une expérience. Ce n’est pas une course pour performer et espérer réaliser un chrono de référence. D’ailleurs, les classements sont biaisés car chaque binôme possède sa propre approche. Nous avons croisé des duos dont l’homme poussait la femme dans la montée, d’autres où le/la coureur(se) le/la moins à l’aise donnait le rythme à 100 %. C’est donc avant tout une aventure collective et non une quête de performance. 

La dimension nocturne donne à la course un côté magique, presque hors du temps. Mais au-delà de la nuit, c’est surtout le coucher du soleil qui s’imprime à jamais sur la rétine des participant(e)s. La vue est tout simplement à couper le souffle. De l’aveu de beaucoup, le parcours est parmi les plus beaux qu’ils et elles ont pu arpenter. 

⚠️ Attention toutefois à ne pas sous-estimer le Duo Étoilé ! Le dénivelé est important et se concentre exclusivement sur le premier tiers de course. C’est une course difficile qui nécessite une bonne préparation. Ne commets pas l’erreur de la sous-estimer : tu passeras à côté de l’expérience. 

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Finalement, nous rentrons chez nous avec des étoiles plein les yeux, quelques courbatures et une furieuse envie de revivre une telle expérience. Le Duo Étoilé a mis en lumière ce dont je suis convaincue depuis des années maintenant : la course à pied est le plus collectif des sports individuels

🫶 Bien évidemment, je remercie Mathilde, mon binôme. Une complémentarité et un sens de l’écoute à toute épreuve, voilà ce qui fait de nous un duo inarrêtable déjà en quête de son prochain défi. 

🙏 Et merci à Campus de m’avoir donné les clés pour un entraînement optimisé grâce à un plan structuré et adapté à mon profil. Arriver préparée sur une ligne de départ, c’est la garantie de vivre pleinement son expérience. Avec Campus à mes côtés, j'étais prête

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