Blog / Culture running

400 mètres : zoom sur une discipline phare de l’athlétisme

Antoine

partager

10 min de lecture

Sommaire

Quelle est l’origine de la distance du 400 mètres en athlétisme ?

📖 Aux origines du tour de piste

🏆 Les champion(ne)s du 400 mètres aux Jeux olympiques et aux championnats du monde

Quel(le)s athlètes détiennent les records du monde du 400 mètres ? 

💉 Un record féminin décrié

🇿🇦 Record masculin

Comment s'entraîner pour le 400 mètres ?

🏎️ L’épreuve du 400 mètres, un sprint long 

🫀 Un effort anaérobie et aérobie

🏋🏻 Un entraînement spécifique de la force

Tu connais certainement le 400 mètres : l'une des distances reines de l’athlétisme. La symbolique de cette épreuve ? Parcourir le tour de piste le plus vite possible. Revenons sur l’historique de cette course et ses champion(ne)s d’exception. L'occasion aussi de faire un focus sur les qualités nécessaires pour performer sur cette distance. 

Quelle est l’origine de la distance du 400 mètres en athlétisme ?

Si le 400 mètres correspond aujourd’hui à la longueur d’une piste d’athlétisme, il faut savoir que cette distance a évolué au fil de l’Histoire.

📖 Aux origines du tour de piste

Avant le 400 mètres, il y a eu le quart de mile. La distance a été instaurée par les Britanniques au 19ème siècle. Concrètement, un quart de mile correspond à 440 yards soit précisément 402,336 mètres. Le premier record du monde des 440 yards a été établi le 17 mai 1865 à Dublin par le britannique E.L. Hunt en 53 secondes et 07 dixièmes. 

En 1928, la longueur officielle de la piste d’athlétisme a été standardisée à 400 mètres. Par ailleurs, le 400 mètres (ou auparavant les 440 yards) masculin figure au programme des Jeux Olympiques depuis la toute première édition des Jeux de l’ère moderne, en 1896 à Athènes. Les femmes ont quant à elles participé pour la première fois à cette épreuve en 1964. C'était lors des Jeux de Tokyo

400 mètres

🏆 Les champion(ne)s du 400 mètres aux Jeux olympiques et aux championnats du monde

Depuis le sacre de l’américain Thomas Burke aux Jeux Olympiques d’Athènes en 1896 de grand(e)s champion(ne)s ont marqué l’histoire du 400 mètres. 

Le plus iconique chez les hommes est assurément Michael Johnson. Le texan était surnommé “la loco de Waco” en raison de sa fréquence de foulées très rapide. Johnson était un coureur redoutable sur 200 mètres. Il a en effet été recordman du monde de la distance. Toutefois, sa distance fétiche était le 400 mètres.

Il est resté invaincu sur le tour de piste de 1990 à 1997. Il a été double champion olympique à Atlanta en 1996 puis à Sydney en 2000, et quatre fois champion du monde. Michael Johnson a de plus détenu le record du monde du 200 mètres de 1999 à 2016 en 19 secondes et 32 centièmes. Il fut finalement détrôné par un certain Usain Bolt.

Chez les femmes, l’américaine Allyson Felix n’a pas d’égale en termes de longévité et consistance au plus haut niveau. Au cours de sa carrière, elle a glané 11 médailles olympiques, dont 4 médailles d’or sur le relais 4x400 mètres, et 20 médailles mondiales.

Toutefois, elle n’a jamais réussi à remporter l’or olympique en individuel, contrairement à la française Marie-José Pérec. Celle qu’on surnommait “la Gazelle” a été double championne olympique sur 400 mètres à Barcelone en 1992 puis à Atlanta en 1996.

Elle est l’athlète française la plus titrée de tous les temps au niveau international. Avant elle, une autre Française, Colette Besson, fut également championne olympique sur 400 mètres, à Mexico en 1968.

Quel(le)s athlètes détiennent les records du monde du 400 mètres ? 

Le record du monde masculin a moins de dix ans. En revanche, le record du monde féminin du 400 mètres est l’un des plus vieux records de l’athlétisme Il tient depuis bientôt 40 ans !

💉 Un record féminin décrié

Marita Koch était une athlète de l’ex-Allemagne de l’Est, la République Démocratique Allemande (RDA). Entre 1978 et 1985, elle bat six fois le record du monde jusqu’à faire descendre le chrono à 47 secondes et 60 centièmes. C'était le 06 octobre 1985 à Canberra. 

Près de 40 ans plus tard, son vieux record tient toujours. Un record largement controversé car réalisé à une époque où le dopage était généralisé en RDA. Depuis 1985, aucune femme n’a réussi à passer sous les 48 secondes, pas même Marie-José Pérec (48 secondes et 25 centièmes). 

Par ailleurs, le record sur piste courte (200 mètres, en salle ou en extérieur) est détenu depuis 2024 par la néerlandaise Femke Bol en 49 secondes et 17 centièmes. 

🇿🇦 Record masculin

Le 14 août 2016, en finale des Jeux olympiques de Rio, le sud-africain Wayde van Niekerk a battu le record du monde, qui appartenait depuis 17 ans à Michael Johnson, en réalisant 43 secondes et 03 dixièmes

Lors de son record, Wayde van Niekerk est passé à mi-course en 20 secondes et 05 dixièmes. 

Du côté de la piste courte, le record du monde appartient depuis 2005 à l’américain Kerron Clement en 44 secondes et 57 centièmes. 

400 mètres

Comment s'entraîner pour le 400 mètres ?

Le 400 mètres est considéré comme l’une des épreuves d’athlétisme les plus exigeantes. Cette distance demande de combiner à la fois la vitesse et la puissance d’un(e) sprinteur(se) pour maximiser sa vitesse après 100 mètres. Dans un deuxième temps, elle nécessite une grande capacité de résistance à la fatigue et à la douleur. 

🏎️ L’épreuve du 400 mètres, un sprint long 

Le 400 mètres est la plus longue distance du sprint. Au-dessus, on passe au demi-fond, à partir du 800 mètres. Cette distance demande de grandes qualités de vitesse. 

Des études ont montré que les performances sur sprint court déterminent directement la performance sur 400 mètres. C’est pourquoi les meilleur(e)s athlètes sur le tour de piste sont souvent d’excellent(e)s coureur(se)s de 200 mètres voire de 100 mètres.

Pour prendre quelques exemples, Marie-José Pérec avait des records en 21 secondes et 99 centièmes sur 200 mètres et 10 secondes 96 centièmes sur 100 mètres. Michael Johnson a détenu le record du monde du 200 mètres pendant douze ans. Wayde van Niekerk possède quant à lui un record personnel de 19 secondes 84 centièmes sur 200 mètres et 09 secondes 94 centièmes sur 100 mètres. 

En revanche, les profils de demi-fondeur(se)s, performant(e)s à la fois sur 400 et 800 mètres, sont rarissimes au plus haut niveau international. La raison est simple : il est plus facile pour un(e) sprinteur(se) de développer ses capacités de résistance que pour un(e) coureur(se) de fond de développer ses capacités de vitesse. 

🫀 Un effort anaérobie et aérobie

Les études montrent que les sources d’énergie des coureur(se)s de 400 mètres proviennent à près de 40 % de la filière aérobie et à 60 % de la filière anaérobie. Par conséquent, le/la coureur(se) de 400 mètres doit d'une part, optimiser seulement son potentiel anaérobie, lactique et alactique. Il/elle doit d'autre part consacrer une part de son entraînement au développement de son moteur aérobie

Pour comprendre comment fonctionnent ces types d’effort, on te renvoie vers cet article complet. Concrètement, les athlètes de 400 mètres doivent posséder une certaine endurance pour pouvoir mieux assimiler les séances les plus intenses. L'endurance fondamentale, c'est pour tout le monde ! 

Cette capacité aérobie se développe aussi grâce à de longues répétitions au seuil (1 à 3 kilomètres) ou à des allures légèrement supérieures. Pour la filière anaérobie lactique, ce sont des répétitions à VMA voire au-dessus de la VMA. Enfin, la filière anaérobie alactique se travaille avec des sprints à bloc et de longues récupérations. 

400 mètres

🏋🏻 Un entraînement spécifique de la force

Comme pour toute épreuve de sprint, il est essentiel de développer sa force et sa puissance en salle de musculation et en pratiquant de la pliométrie. C’est indispensable pour réaliser un départ explosif et courir très vite. 

On peut aussi insister sur la dimension mentale du 400 mètres. En effet, le tour de piste est une épreuve de résistance. C'est d'ailleurs l'une des plus difficiles en athlétisme avec le 800 mètres et le 1 500 mètres. Elle pousse le corps à l’extrême

La production de lactates atteint des sommets, beaucoup plus que sur 100 ou 200 mètres. L’effort est tel qu’il est impossible de conserver sa vitesse dans le dernier virage et la dernière ligne droite. Alors que son corps et son cerveau lui ordonnent de ralentir, l’athlète doit se battre contre lui/elle-même pour réussir à décélérer le moins possible, malgré la douleur.

Marie-José Pérec parlait du 400 mètres comme d’une “course pas normale”

Le 400 mètres mérite bien son statut de discipline phare de l’athlétisme. Elle nécessite à la fois des qualités de vitesse pure et un mental hors-normes pour être capable de résister à la douleur musculaire qui s’installe dans la deuxième partie de course. 

Cela implique des entraînements extrêmement exigeants, physiquement et mentalement. On comprend mieux pourquoi certains sprinteur(se)s hésitent à franchir le pas.

Et toi, es-tu prêt(e) à te mesurer au 400 mètres ?

Deviens ta propre légende !

Antoine

partager

Dans la même catégorie

Et toi, quel est ton objectif ?