Quand changer ses chaussures de running ?

S’il y a bien une question qui taraude tou(te)s les coureur(se)s quels que soient leurs niveaux, c’est celle-ci : quand changer ses chaussures de running ? Il faut dire que les enjeux sont centraux et que le débat fait rage même au sein des équipementiers. 

On parie que tu as toi-même parfois deux voix dans ta tête qui s’opposent à t’en donner la migraine : enjeux écologiques, économiques etc. contre la crainte d’une blessure, l’attrait de la performance et du design des derniers modèles… La liste des contradictions peut vite devenir bien longue ! 

Aujourd’hui, on te donne nos meilleurs conseils pour estimer le moment propice au changement de ta paire de running. 

Pour bien commencer, il faut partir de l’idée générale pour ensuite affiner la réflexion. Ainsi, on considère communément qu’une paire de chaussures de running doit être changée tous les ans ou au bout de 1 000 kilomètres. Les technologies ajoutées aux paires ces dernières années tendent à faire descendre le kilométrage autour d’une fourchette large de 600 à 1 000 kilomètres. 

Mais en réalité, il faut déjà déterminer de quelle chaussure on parle : ta paire de running de tous les jours ? Celle que tu portes en compétition ? Une paire hybride avec laquelle tu fais les deux ? À chaque fois, la réponse à la question initiale sera différente. 

Les chaussures de running d’entraînement sont conçues pour t’accompagner tout au long de l’année. À ce titre, elles doivent présenter un minimum de confort, de stabilité, mais aussi de durabilité. Personne n’a envie de devoir acheter une nouvelle paire tous les mois ! 

En règle générale, on estime que ces dernières peuvent t’accompagner entre 800 et 1 000 kilomètres. La durée de vie peut diminuer en fonction de plusieurs facteurs (on y reviendra) mais elle sera rarement plus élevée. 

Bien sûr, la grande catégorie des chaussures d’entraînement comporte de plus en plus de sous-catégories à mesure que ton niveau augmente. D’une paire “passe-partout” au départ, tu vas utiliser une paire pour les footings et une pour les entraînements en fractionné. Peut-être ensuite en ajouteras-tu une troisième pour le fractionné court sur piste. 

Dans ce cas, il y a de fortes chances que le modèle dédié à l’endurance fondamentale puisse encaisser plus de kilomètres que ceux que tu utilises pour le fractionné. Mais d’un autre côté, tu le sortiras plus souvent du placard puisque l’endurance fondamentale représente la plus grosse partie de ton entraînement. 

👌 On te conseille de garder le fil du kilométrage global de chacune de tes paires de running d’entraînement. On s’y perd vite ! 

Passons maintenant aux chaussures stars : celles que tu regardes avec de plus en plus d’insistance à mesure que ta compétition approche. Celles qui vont devoir passer l’arche de départ mais surtout, la ligne d’arrivée et te faire exploser tes chronos : les chaussures de running de compétition. On pense plaques carbones, poids plume, sensations de voler etc.

☝️ PS : On s’adresse ici aux coureur(se)s amateur(ice)s qui recherchent un meilleur dynamisme en course officielle que dans le quotidien. Si tu es débutant(e) ou coureur(se) loisir, cela va moins te concerner. Il y a d’ailleurs des chances que tu utilises ta paire de chaussures d’entraînement pour ta compétition et c’est tout à fait normal. 

Tu t’en doutes, les technologies et les matériaux utilisés sur ces modèles de haut vol les rendent plus fragiles et moins durables que la moyenne des running. Tu dépasseras rarement les 400 kilomètres avec de telles chaussures, pourtant vendues beaucoup plus chères. Ainsi, à moins d’être engagé(e) dans une quête de performance, elles ne te sont pas indispensables. 

Dans “idée générale”, il y a “générale”, mais lorsque l’on parle de chaussures de course, les facteurs individuels d’usure sont nombreux. Chacun peut avoir un impact significatif sur la durée de vie de ta paire. 

Le sol est l’élément avec lequel ta chaussure de running va avoir le plus de contacts. Ainsi, la nature de ce dernier va forcément influencer l’usure de ta paire.

Si tu cours sur du bitume, l’abrasion va être particulièrement importante. Les impacts sont durs et les technologies d’amorti sont sollicitées à plein régime lors de chaque foulée. L’usure de la semelle sera relativement rapide.

A contrario, si tu préfères courir en forêt ou sur des terrains souples, des chemins par exemple, l’usure de tes chaussures sera moins importante. En revanche, gare aux surfaces caillouteuses qui vont les mettre à rude épreuve ! 

Le mieux, c’est de varier les plaisirs en changeant de terrains régulièrement. Cerise sur le gâteau ? Cela te permet aussi de réduire le risque de blessures ! 

Lorsque tu cours, tu soumets tes chaussures à une charge cinq à huit fois supérieure à ton poids réel. Et ce, à chaque foulée. Donc plus tu es lourd(e), plus la charge imposée à ta paire de running sera importante, favorisant son usure. 

Aussi, les coureur(se)s léger(e)s peuvent espérer amener leurs chaussures à un kilométrage un peu plus élevé que les coureur(se)s plus lourd(e)s. Sache toutefois que certains modèles sont conçus pour supporter une charge conséquente et s'usent moins vite que d’autres. 

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Forcément, plus tu utilises tes chaussures, plus vite elles seront usées. C’est une question de kilométrage certes, mais pas uniquement. En effet, lorsque tu cours, tu imposes à tes baskets de running des impacts répétés qui vont provoquer une déformation au niveau de la semelle.

Celle-ci va reprendre une forme normale une fois au repos. Mais cela peut prendre un peu de temps en fonction de la durée de ta sortie ! Ainsi, si tu cours tous les jours, il y a des chances que ta paire n’ait pas le temps de reprendre sa forme initiale. Cela va légèrement accélérer son usure. 

De plus, le phénomène sera aussi accentué si tu dépasses une certaine durée d’utilisation, surtout sur le bitume. Par exemple, tes chaussures auront beaucoup plus de séquelles suite à un marathon qu’après 4 sorties de 10 kilomètres à un jour d’intervalle. 

Ici, l’heure n’est pas au débat. Nous ne cherchons pas à savoir quel est LE type de foulée parfait en course à pied. Toujours est-il que factuellement, une foulée présentant une forte attaque talon favorise une usure prématurée de ta chaussure de running. 

En effet, tu concentres le point d’impact en arrière de ta chaussure. Cette partie va recevoir tout ton poids là où une coureur(se) médio-pied va répartir la charge sur une surface plus importante. 

Maintenant que tu as bien compris que malgré la théorie, chaque coureur(se) est unique, il s’agit de parvenir à déterminer quand changer tes chaussures de running. 

Si tu observes la semelle extérieure de ta paire de chaussures neuve, tu peux t’émerveiller devant son aspect lisse, rebondi sur le côté et au contraire, travaillé en dessous. Maintenant, prends la même paire un an plus tard. Des plis omniprésents sur le côté de la semelle laissent deviner la perte d’amorti, la disparition des reliefs sous la chaussure prouve qu’elle n’adhère plus aussi bien au terrain… bref, tes chaussures sont usées et crient qu’il est temps de la mettre à la retraite. 

💡Petite astuce : pense à photographier tes chaussures neuves pour mieux apprécier la dégradation, particulièrement sous la semelle ! 

Parfois, rien ne vaut ses propres sensations. Si tu commences à sentir des petites douleurs articulaires que tu n’avais pas auparavant, que tu ressens plus le terrain, que chaque impact te semble plus fort, peut-être est-il temps de changer tes chaussures de running. 

Dès l’achat de tes nouvelles partenaires running, tu peux faire en sorte d’optimiser leur durée de vie et de limiter leur usure avec quelques habitudes simples.

On l’a dit plus haut, si tu attrapes le virus de la course à pied, tu vas devoir acquérir plusieurs paires de chaussures de running et mettre en place une rotation. 

Concrètement, on te conseille d’avoir au moins une paire confortable avec un très bon amorti pour tes footings et une paire plus dynamique pour tes séances de fractionné. C’est selon nous la base d’une rotation optimisée. 

Pour l’endurance fondamentale, n’hésite pas à faire du confort et de la résistance les critères principaux. Accepte par exemple de prendre une chaussure un peu lourde et peu dynamique si elle se révèle bien résistante et surtout, avec un amorti au top. 

Tu peux ensuite avoir une paire dédiée à la compétition voire une paire de pointes pour les séances de vitesse sur piste. Mais ces dernières restent optionnelles. 

Ne laisse pas l’adolescent(e) qui sommeille en toi retirer ses chaussures de running sans les mains et les balancer dans le couloir encore pleines de la boue de décembre ! 

Pour prolonger la durée de vie de ta paire de baskets, tu dois en prendre soin. Cela commence par les enfiler et les retirer correctement pour ne pas abîmer le mesh. 

Par ailleurs, évite de procrastiner et nettoie-les dès que tu rentres de l’entraînement. On a tendance à croire qu’il vaut mieux laisser la boue sécher avant de gratter afin de faciliter le nettoyage mais c’est une mauvaise idée. À terme, cela va user la chaussure.

Veille ensuite à bien les laisser sécher avant de les ranger afin de ne pas enfermer l’humidité à l’intérieur. Mais ne les mets pas sous le radiateur ! 

Enfin, oublie la machine à laver. Elle va tout simplement détruire les caractéristiques techniques de tes chaussures de running, même avec un programme froid. Un peu d’huile de coude et elles te remercieront ! 

Tu l’auras compris, qui veut voyager loin ménage sa monture ! Les chaussures de running sont tes meilleures alliées et tu dois en prendre soin. Toutefois, si tu constates des traces d’usure, n’hésite pas à les changer rapidement, notamment pour éviter les blessures.

Et si tu t’y es attaché(e) au fil des entraînements, tu peux toujours leur trouver une place dans ta décoration !