Quel est le plus grand trail du monde ?

Quel est le plus grand trail du monde ? Voilà une question que chaque adepte des sentiers s’est déjà posée. Le trail dans son format ultra est en effet la discipline de tous les superlatifs. Distance, dénivelé, climat… tous les ingrédients sont réunis pour faire frissonner le commun des mortel(le)s ou faire rêver les plus courageux(ses). 

Bien sûr, devant l’engouement autour de l’ultra-trail, beaucoup se sont mis(es) en quête de LA course de légende. Celle qui serait la plus difficile, la plus longue, la plus extrême. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la concurrence est rude ! On a préparé une liste non exhaustive des ultra-trails les plus mythiques du monde. 

On plonge ici dans une des disciplines les plus extrêmes du monde : l’ultra-trail. Mais avant de partir en quête du plus grand trail du monde, commençons par quelques petits rappels. 

Selon l’ITRA (International Trail-Running Association), le trail est une course à pied qui se déroule sur des sentiers, hors des routes goudronnées. Elle limite les passages sur route à 20 % du total du parcours, bien que ce ne soit pas une stricte obligation. 

Ensuite, sous l’appellation “trail”, on retrouve un grand nombre de formats parmi lesquels, le fameux ultra-trail. Toujours selon l’ITRA, il commence à partir de 115 kilomètres-effort (on y reviendra) et ne connaît pas de limites. 

Du côté de la FFA (Fédération Française d’Athlétisme), on opère une sous-classification. 

Tu l’auras noté : en trail, on parle de “kilomètres-effort” pour déterminer les distances avec précision. En effet, la nature du terrain fausse considérablement les calculs classiques. Un kilomètre de montée technique ne peut pas être comparé à un kilomètre plat sur chemins dégagés.

Dès lors, tu dois découper ta course selon deux principaux critères : 

Le calcul est ensuite le suivant : 

C’est la valeur ainsi obtenue qui permettra de classer ton trail parmi les différents formats. 

L’heure est venue de découvrir les trails mythiques, ce qui ont fait la légende de cette discipline. Parmi eux se cache certainement le plus grand trail du monde en termes de renommée. 

Aux origines de l’ultra-trail, il y a un homme : Gordon Ainsleigh. En 1974, ce Californien s’inscrit sur la Western States Trail Ride, une course d’endurance à cheval. Seulement voilà : sa monture est blessée et ne peut pas prendre le départ. 

Qu’à cela ne tienne : Gordon fera la course à pied. L’année suivante, un autre coureur décide de l’imiter, jusqu’à ce que la Western States soit officiellement créée en 1977. L’ultra-trail est né. 

La Western States Endurance Run ne présente pas une énorme difficulté sur le papier. Cependant, sa technicité et surtout la chaleur extrême qui accompagne les coureur(se)s tout au long du parcours la rendent tout simplement redoutable. 

On reste aux États-Unis direction le Colorado pour une course exceptionnelle : la Hardrock 100. Ce 100 miles est redouté de tou(te)s les traileur(se)s pour l’altitude à laquelle il se déroule. En effet, l’altitude moyenne est autour des 3 400 mètres avec un point culminant à 4280 mètres. Cela nécessite une véritable préparation et une acclimatation rigoureuse pour espérer embrasser le rocher final.

L’inscription est particulièrement sélective puisque la course n’accueille que 150 coureur(se)s par édition. De plus, difficile de prendre ses marques sur le parcours : ce dernier change de sens chaque année ! Un véritable défi, voire un graal pour les amoureux(ses) du trail-running. 

Comment se mettre en quête du plus grand trail du monde sans parler du célèbre Ultra-trail du Mont-Blanc ? Cette course, incontournable du calendrier du trail international, se tient chaque fin d’été au départ de Chamonix. 

Les plus grand(e)s champion(ne)s de la discipline viennent s’affronter sur un parcours aussi époustouflant qu’exigeant. Le niveau est tout simplement stratosphérique et la pression est maximale pour les ultra-traileur(se)s qui ont toutes les caméras du monde braquées sur eux/elles pendant la course. Cela peut vite ajouter à la difficulté d’une épreuve déjà bien relevée. 

Traverser la plus intense des îles en courant : voilà le programme du Grand Raid de la Réunion, surnommé à juste titre la Diagonale des Fous. Un climat redoutable avec des nuits très froides et des journées chaudes et humides, un parcours vertigineux déconseillé aux âmes sensibles… rien n’est fait pour faciliter la vie des ultra-traileur(se)s ! Enfin si : les paysages indescriptiblement beaux de l’île et la ferveur populaire tout simplement unique au monde. 

C’est simple : l’île de La Réunion entière vibre au rythme des pas des coureur(se)s le temps de l’événement. Une expérience aussi douloureuse qu’inoubliable ! 

Elle ne fait pas partie du fameux “top 4” précité et pourtant, la Barkley est presque aussi célèbre. Frozen Head et ses paysages aussi monotones qu’inhospitaliers : voilà le terrain de jeu choisi par le célèbre Lazarus Lake pour créer ce qui ressemble plus à une épreuve de survie qu’à une course. 

Les courageux(ses) participant(e)s, trié(e)s sur le volet par un mode de sélection obscur, doivent réaliser cinq boucles d’environ 32 kilomètres. Le règlement n’autorise aucun GPS, aucun ravitaillement en dehors de la zone de vie, et le tracé est en partie hors sentiers. Venir à bout de cette épreuve est un véritable exploit.

☠️ D'ailleurs, la course n’a été terminée que 26 fois, par 20 coureur(se)s. Et personne n’en sort indemne ! 

Après les trails les plus mythiques, place aux trails les plus longs du monde ! On t’en propose un bon échantillon. 

Le Tor des Géants et le plus grand trail du monde au sens classique du terme (sans étape obligatoire, avec un temps limite global). Il fait le tour de la magnifique Vallée d’Aoste, en Italie. La météo est bien souvent dantesque avec des températures extrêmes et de la neige qui rend parfois l’avancée des traileur(se)s très laborieuse. 

Les terrains sont très techniques et certains passages se révèlent particulièrement vertigineux. On ne compte pas moins de 25 cols à plus de 2 000 mètres d’altitude. Le tout doit être effectué en 6 jours maximum. Autant dire que seule la vue imprenable sur des monuments tels que le Mont-Blanc peut compenser la difficulté hors norme de ce trail ! 

Tu l’as sûrement découvert grâce à l’exploit de notre coach Campus Mathieu Blanchard. Le Yukon Arctic Ultra est un condensé de ce qu’il se fait de plus extrême. Un froid polaire, une pulka de 30 kilogrammes à tirer, l’implacable solitude au cœur de ces étendues neigeuses inhospitalières… cet ultra-trail n’est à la portée que d’une poignée de traileur(se)s parmi les plus aguerri(e)s. 

Un retour à ce qu’il y a de plus primitif en l’Homme. 

“Aventure”. Voilà comment les ultra-traileur(se)s venu(e)s à bout de cet ultra hors norme le qualifient. Le Swiss Peaks 360 est réputé pour sa difficulté extrême. Le parcours est très technique, exigeant et nécessite une excellente connaissance du milieu de la montagne. Ce n’est pas un défi à la portée du/de la premier(e) venu(e) ! 

Pour ceux qui n’en auraient pas eu assez, il existe un format encore plus long, de 685 kilomètres pour 48 020 mètres de dénivelé positif. Seul(e)s 100 coureur(se)s trié(e)s sur le volet peuvent prendre le départ et tenter de réaliser l’exploit en passant la ligne d’arrivée. 

Le Pays de Galles. C’est sur cette terre de légende que se tient la magnifique Dragon’s Back Race. Son nom, “course du dos du dragon” en français, est un hommage au relief sinueux et escarpé du parcours. Aucun balisage et une technicité de haute volée tout au long des six étapes de cet ultra-trail presque mystique. Cela explique en partie le taux d’abandon extrêmement important, parfois de l’ordre de 50 % des participant(e)s. 

Le climat rigoureux et l’humidité redoutable qui participent à la renommée de la région seront vos compagnons de route pour une expérience qui s’annonce dantesque. 

Si bien souvent, l’ultra-trail renvoie à la montagne, aux profils alpins et aux sommets parfois enneigés, il existe pourtant des courses qui présentent un environnement… bien particulier ! 

La particularité du Marathon des Sables tient, comme son nom l’indique, au terrain de jeu. La course se déroule au cœur du désert, avec les dunes et le soleil de plomb comme seul horizon. Découpée en étapes, ce trail unique s’effectue en auto-suffisance alimentaire. Tu dois donc porter l’ensemble de ta nourriture pour toute la durée de l’épreuve. L’eau, en revanche, est fournie par l’organisation. Et tu en auras bien besoin avec la chaleur accablante ! 

La nuit, tu dormiras dans des bivouacs aménagés pour les participant(e)s. L’occasion de découvrir la fraîcheur des nuits désertiques… Tout un programme ! 

230 kilomètres en 6 jours, en autosuffisance au cœur d’une des forêts les plus hostiles de la planète ? C’est l’alléchante promesse du Jungle Ultra. Le parcours prend place au Pérou, dans le célèbre Manu National Park. Les quelques ultra-traileur(se)s suffisamment inconscient(e)s pour se lancer dans une telle aventure doivent affronter un taux d’humidité proche des 100 %, une chaleur étouffante et des animaux tous plus effrayants les uns que les autres.

On aurait (presque) envie d’y passer nos prochaines vacances, pas toi ? 😎

À ce stade, tu te dis peut-être que tu as tout vu, qu’il ne peut pas y avoir pire ? On te présente le Badwater Ultramarathon. Direction la célèbre Vallée de la Mort aux États-Unis, en plein mois de juillet. Les températures peuvent atteindre les 70 degrés ressentis et le bitume est si brûlant qu’il fait fondre les chaussures de running. 🥵 

Seul(e)s une centaine de participant(e)s peuvent prendre le départ de cet ultra-trail, à condition notamment de démontrer une bonne accoutumance à la chaleur. On comprend pourquoi. 

On a parlé du plus grand trail du monde en kilométrage pur, mais aussi, du plus escarpé, du plus extrême, du plus mythique etc. La liste des superlatifs est presque infinie. Mais est-il réellement possible de déterminer quel est le trail le plus difficile du monde ? La réponse est non. 

En effet, chaque traileur(se) a ses points forts et ses points faibles. Certain(e)s redoutent la chaleur, d’autres ne supportent pas les altitudes trop hautes. Certain(e)s ont des facilités sur les terrains techniques là où d’autres dévoilent de belles qualités sur les parcours roulants. Dès lors, impossible de déterminer avec une parfaite objectivité quel trail serait le plus dur à tous points de vue. 

D’ailleurs, tu ne te fais sûrement pas la même idée sur la question que ton/ta voisine. Mais ne serait-ce pas aussi ça, la beauté de la discipline ? 

Tu l’auras compris : la quête la plus difficile, c’est avant tout la tienne. L’essor de toutes ces courses extrêmes, réservées à une élite, ne doit pas te faire oublier que chaque objectif vaut la peine d’être vécu intensément. À chacun(e) son Everest, même s’il est toujours bon de s’extasier devant les performances les plus incroyables des ultra-traileur(se)s !