expériences
Frédéric
52 ans • Marathon de Boston • 10 minutes de lecture
Voilà le marathon de Boston, c'est fait... et c'était dur.
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Si vous n'avez qu'une minute
Pendant la prépa, j'ai eu quelques difficultés sur l'allure cible marathon, que j'ai travaillée sur des tronçons vallonnés. Les jours qui ont précédé la course ont été compliqués : un "grand" voyage avant le marathon, et je voulais profiter du décalage horaire favorable en arrivant le samedi pour le lundi. C'était finalement une mauvaise idée.
Le départ est à 10h, la météo est au grand beau et il fait 6° à 7 heures. Tout va bien jusqu'au semi-marathon que je passe avec 38s d'avance sur mon objectif. Dans un kilomètre les choses sérieuses commencent : les 4 côtes de Newton.
Et là, l'enfer pour moi commence... Au km30 j'ai 24 secondes de retard (40s de perdus dans deux montées !). Au 37ème, on repasse sur du plat, j'ai très envie de marcher, mais j'arrive à me dire que cette envie sera temporaire.
J'ai l'impression de trainer ma carcasse comme je peux, incapable de réellement sprinter sur la ligne d'arrivée... Et je passe en 2h58'02". Ces 16 derniers kilomètres ont vraiment été les plus durs que j'ai courus jusqu'à présent.
L'analyse du coach
Un très beau résultat
Le long voyage ne t'a clairement pas aidé à arriver en forme sur cette course. Même si ça peut avoir joué, la qualité de tes entraînements et l'investissement que tu y avais mis t'ont permis de tout de même honorer ce marathon mythique. Un Sub3h à Boston, c'est magnifique !
Nicolas aka Running Addict
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L'expérience complète
Comment s'est déroulée ta préparation ?
Un petit commentaire sur la prépa. J'ai choisi un plan Campus de 18 semaines, en mode mix entre le plaisir et la performance. Cela donnait 4 sorties par semaine et je faisais deux fois du vélo sur home trainer dans la semaine en mode récup. J'ai eu quelques difficultés sur l'allure cible marathon, que j'ai travaillée sur des tronçons vallonnés.
Les jours qui ont précédé la course ont été plus compliqués. Déjà, un "grand" voyage avant le marathon, c'est de l'énergie perdue dans la préparation du voyage qui n'est pas utilisée pour se concentrer sur la course (genre de réflexion : et si mon test est positif, et si je ne trouve pas certains aliments,...). Je voulais profiter du décalage horaire favorable en arrivant le samedi pour le lundi. C'était finalement une mauvaise idée.
Des nuits trop courtes (celle d'avant la vol, la première avec le décalage horaire et la seconde avec l'excitation de la course). Au final, si j'en crois la body battery de Garmin je n'ai jamais été aussi fatigué, a fortiori avant un départ ! J'ai le même ressenti mais les cafeine-shots et la pression positive du départ me permettent de passer outre.
Quel était ton objectif sur cette course ?
J'ai deux objectifs en fonction du vent : vent favorable 2h55, vent défavorable 2h58.
Alors le jour-J, comment ça s'est passé ?
Le départ est à 10h, mais les fameux bus scolaires nous prennent en charge dès 6h45. J'avais bien bossé cette logistique (temps d'attente important, risque de froid,...) je suis donc paré : plusieurs couches de patience et de vêtements. La météo est au grand beau et il fait 6° à 7 heures. La myriade de bus, la gentillesse des volontaires, la superbe organisation de la zone d'attente font que c'est un bon moment que cette attente, un sentiment "d'en être" me fait du bien. Je mets à profit l'attente pour me concentrer (j'ai fait la réco des 16 derniers km en vélo la veille) et visualiser la course.
Je passe la ligne de départ à 10h04 après un hymne a capela chanté parfaitement et un passage de deux avions militaires.
Le départ est étroit et en descente. On part avec des gens tous du même niveau (le dossard est représentatif du temps de qualif) mais visiblement pas tous avec la même stratégie. En parlant de stratégie, je me repose sur PacePro de Garmin, qui me propose des changements d'allure en fonction du dénivelé, donc je pars "vite" et là ça se bouscule un peu... Pas de chute, pas trop de freinages, pas mal d'écarts devant et j'ai dû aussi en faire pour ceux derrière même si j'essaie de faire attention en me signalant... Je dépasse beaucoup en tout cas.
Pour le suivi, PacePro est bien parce qu'il donne l'avance ou le retard (je ne sais pas si c'est par rapport au parcours ou par rapport au chrono). Je me suis juste mis les temps de passage tous les 5km sur le bras pour gérer le décalage GPS.
Au bout de 10km, 35 secondes d'avance sur 2h55, c'est très descendant, tout va bien. Au km 15, 39s d'avance sur le temps prévu, je sens que mes jambes sont anormalement fatiguées pour cette distance parcourue... Je me rends compte à ce moment qu'au final il n'y a aucun moyen de stabiliser l'allure puisque le parcours n'est vraiment pas régulier en termes de pentes. J'essaie pourtant de casser le rythme et surtout de réduire la sensation d'effort. Ca permet de faire reculer cette sensation de fatigue au final (à moins que ce ne soit les cafeine shots).
Au km 20, on commence à sentir le vent, jusqu'à présent il n'était pas assez fort. Finalement je n'ai pas tant ralenti, je suis à 37s d'avance au 20km et 38s au semi... Je ne sais pas si c'est le vent ou si j'ai enfin ralenti je passe au 25km avec 24s d'avance. Dans un kilomètre les choses sérieuses commencent : les 4 côtes de Newton (la ville, même si la force d'attraction terrestre mise en équation par ce sacrée Isaac ne va pas être mon amie).
Et là, l'enfer pour moi commence... Je suis supposé passer ces montées aux alentours de 4'25, je les passe en 5'05 plutôt, c'est mon EF grosso modo. Après les deux premières, j'arrive à relancer dans les descentes. Au km30 j'ai 24 secondes de retard (40s de perdus dans deux montées !) et il en reste encore autant dans les 4km qui viennent, dont Heart Break hill, très longue. Sur ces deux-là, impossible de relancer aux sommets, plus de jus, vraiment plus (ce n'est pas l'alimentation, c'est vraiment que c'est dur). Au km35 le retard est de 1'36", c'est un constat post course, j'ai arrêté de regarder ma montre depuis un bon moment pour éviter de gamberger.
Le parcours est en descente à partir du 34km, impossible de repasser à la bonne allure. Ça va être long ces 8 derniers kilomètres ! Au 37ème, on repasse sur du plat, j'ai très envie de marcher, à ma grande satisfaction et grâce aux 4 marathons déjà bouclés, petite expérience mais c'est toujours ça, j'arrive à me dire que cette envie sera temporaire, je me distrais en checkant avec les enfants. Astuce piquée à qui vous savez et qui me permet de me débarrasser de cette envie de marcher assez vite. J'ai l'impression de trainer ma carcasse comme je peux, incapable de réellement sprinter sur la ligne d'arrivée... Et je passe en 2h58'02". Ces 16 derniers kilomètres ont vraiment été les plus durs que j'ai courus jusqu'à présent.
L'histoire retiendra que je fais mon premier Sub3 à Boston et ça, j'en suis fier ! Tous mes chronos ont explosé depuis la reprise des courses et ça me va bien comme progression. J'ai l'impression de faire un pied de nez à la cinquantaine 🙂
Qu'as-tu apprécié dans l'accompagnement du Campus ?
Abonné depuis le tout début, satisfait des plans précédents, j'ai décidé de continuer avec Campus pour ce marathon. J'aime le fait que les cycles soient clairement identifiables, et je trouve que c'est le juste milieu en termes de volume et d'intensité.
Et la suite pour toi, c'est quoi ?
La prochaine étape est le 2 Octobre à Cologne. L'objectif ? Moins de 2h55 pour attraper un dossard préférentiel dans ma catégorie d'âge pour Berlin 2023 (je n'ai aucune chance aux tirage au sort, ça met des contraintes sportives !) je viens de lancer mon plan Campus, je suis serein c'est le chrono prévu par la plateforme...