Du coma aux podiums : l’incroyable parcours de vie d’Inès-Marie Ducancelle

Manon
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20 min de lecture
Sommaire
🏀 Un passé de sportive de haut niveau
👊 Son combat contre la maladie
🏥 Des années lycée marquées par l’hôpital, la solitude et le deuil
🫀 Un coma hypoglycémique et plusieurs arrêts cardiaques
🔥 La renaissance d’Inès-Marie
💥 La naissance d’une athlète hors pair
🙈 Un syndrome de l’imposteur qu’elle combat avec des rêves plein la tête et des kilomètres plein les jambes
🙏 Une personnalité et une maturité qui détonnent et qui résonnent
💡 Les réponses aux questions que tu te poses au sujet d'Inès-Marie Ducancelle
🤔 Qui est Inès‑Marie Ducancelle ?
🎂 Quel âge a-t-elle ?
⏱️ Quels sont ses chronos récents (marathon, trail, etc.) et ses records personnels ?
➡️ Semi‑marathon
➡️ Marathon
➡️ 10 km
➡️ Victoire à l’Ultra Marin - L’Arvor (59 km)

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C’est l’histoire d’une jeune femme, ultra perfectionniste, qui s’est donnée corps et âme à sa réussite scolaire et sportive, jusqu’à ce que tous deux, poussés dans leurs retranchements, abîmés par l’isolement et profondément blessés par le deuil, l’abandonnent. Le 3 novembre 2022, Inès-Marie Ducancelle est retrouvée par son paternel, inconsciente dans son canapé, les yeux en l’air. Ce jour-là, la jeune femme a été victime d’un coma hypoglycémique, s’ensuivent quatre arrêts cardiaques pendant une semaine, quarante jours de réanimation, un mois en service néphrologie (spécialité médicale relative au fonctionnement des reins), et une longue année de convalescence. De ces jours sombres à s’accrocher à l’amour que sa famille lui porte et à Ucky, le golden retriever qu’elle élève comme son enfant, Inès-Marie parvient à retrouver, pas à pas, le goût de vivre. À force d’avancer, la jeune femme a voulu aller vite, et du pas à pas sont naturellement venues les foulées, si bien que l’athlète court désormais sa vie… à une vitesse stratosphérique. C’est l’histoire d’une pépite qui a émergé sans crier gare sur la plus haute marche du podium, lors de sa première compétition, en septembre 2024, et qui n’a jamais fini une seule fois deuxième depuis, dix-neuf courses plus tard. C’est l’histoire d’une jeune femme de vingt-trois ans que l’on ne connaît pas encore assez, mais dont on s’apprête à entendre parler et qui a déjà inscrit son nom parmi les grand(e)s. Rencontre.
🏀 Un passé de sportive de haut niveau
“Je suis une touche-à-tout, quelqu’un qui se donne à fond mais qui peut aussi très vite se lasser”. Des sports, Inès-Marie Ducancelle en a pratiqués : danse classique (seulement un cours), natation, tennis, football (elle était la seule fille de son équipe et recevait beaucoup de critiques de la part des garçons, une période difficile pour l’hypersensible qu’elle était déjà à cet âge-là), puis une longue histoire d’amour avec le basket. Après dix ans de haut niveau, l’athlète est stoppée aux portes de l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), “on m’a dit que j’étais trop petite”. Un coup dur — et c’est peu dire — pour celle qui vivait en partie pour son sport. Écœurée par cette raison qui lui est donnée et qu’elle juge peu recevable, et sans autre possibilité de concilier le sport de haut niveau avec ses exigences scolaires pointues, Inès-Marie dit adieu au basket et s’enferme dans les études. C’est ici que ses problèmes de santé commencent.

👊 Son combat contre la maladie
Inès-Marie n’a que vingt-trois ans, et pourtant, son recul et la finesse du regard qu’elle pose sur son parcours témoignent d’une sagesse qu’on attribue habituellement aux ancien(ne)s. Sa chute, longue et insidieuse, s’étale sur environ cinq ans.
“La cause de mes problèmes de santé est multifactorielle. J’ai très vite compris que j'étais une fille hyperactive et perfectionniste. J’étais très bonne à l'école, mes professeurs me disaient que j’étais faite pour les longues études… et j’essayais de rendre fiers mes parents. Au sport, on me disait aussi que j’avais un potentiel de fou. Je voulais être dans la perfection partout, tout le temps. Je n’avais pas encore compris qu’il fallait plutôt être un individu complet qu’un individu parfait. Réussir sur tous les points était un moyen de corriger un mal-être, mais j’ai perdu le sens de ce que je voulais vraiment à force de réussir et d’être perfectionniste… je ne me sentais plus légitime, j’ai fait un burn-out”.
🏥 Des années lycée marquées par l’hôpital, la solitude et le deuil
Cela commence par une dépression, vers quinze ou seize ans, “une perte de goût de tout”. Avec ses rêves d’INSEP envolés, Inès-Marie ne pratique plus de sport et perd ensuite l’envie de manger. “Ça s’est dégradé de façon foudroyante. J’ai perdu plus de dix kilogrammes en seulement quelques mois, c’est un stress important pour le corps”. Hospitalisée dans ses années lycée, elle tombe souvent malade car son système immunitaire est faible. Les médecins essayent de comprendre. “On m’a dit que j’étais anorexique, que j’étais bipolaire, on m’a mis tous les noms, TOUS les noms. Maintenant, je me fiche de ce qu’on me dit, des étiquettes. Ma seule étiquette, c’est Inès. Ça m’a détruit mentalement, on a essayé de guérir un corps d’après ces étiquettes, mais on a oublié mon âme”, regrette la jeune femme. L’année de son bac l’éprouve davantage encore, “il me fallait être sur tous les fronts : Parcoursup et retrouver la santé… c’était infernal”. Elle finit par passer son bac à l'hôpital, qu’elle obtient avec mention. Dans cette adolescence ponctuée de problèmes de santé qui l'éloignent des établissements scolaires, Inès-Marie se sent terriblement seule. “La solitude, c’est un cercle vicieux. Plus on s’isole, moins on a le goût de la vie, plus on la perd”.
Celle qui rêve de devenir vétérinaire, se rend ensuite aux portes ouvertes d’une prépa, “quand les professeurs(e) m’ont vue, ils m’ont dit que je ne pouvais pas entrer en prépa dans cet état de santé, c’était très difficile, tous mes projets sont partis en miettes”. À cette mauvaise nouvelle, s’ajoute le décès de sa grand-mère, dont elle était très proche. Pour la jeune femme, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

🫀 Un coma hypoglycémique et plusieurs arrêts cardiaques
Le 3 novembre 2022, le père d’Inès-Marie Ducancelle retrouve sa fille, inconsciente sur le canapé, le regard en l’air. “Il a un peu paniqué, son premier réflexe a été de téléphoner à ma mère, qui est médecin. Ils ont immédiatement appelé les pompiers”. Son cœur repart, mais la future championne de course à pied n’est qu’au début d’un long combat. “J’ai enchaîné quatre arrêts cardiaques en une semaine. Ça a été une véritable descente aux enfers, plus les jours passaient, plus mes organes se dégradaient. Une machine prenait soin de mon cœur et j’ai été intubée à la suite d’une atrophie pulmonaire : je n’avais tellement plus de force que mes poumons étaient collés, je ne pouvais plus respirer seule. J’ai été inconsciente pendant plus de deux semaines”. À son réveil, la douleur est plus grande encore, puisqu’elle est alors en mesure de ressentir chaque parcelle de son corps, endolorie et meurtrie. “Mon foie et mes reins étaient dégradés à cause des médicaments, ma peau commençait à se dilater, ça irradiait de douleur. Les dialyses (traitement médical qui supplée la fonction rénale, NDLR) ne fonctionnaient pas, et étant donné que les reins servent à détoxifier les déchets dans le sang, je m'intoxiquais toute seule. Du coup, je gonflais”. Le supplice de ne pas pouvoir s’exprimer (à cause de l’intubation) s’ajoute à celui du corps et de l’âme… mais Inès-Marie la battante tient le coup. Plusieurs dialyses de quatre heures chacune plus tard, le miracle se produit enfin : l’une d’elles fonctionne. Au total, la miraculée sera restée quarante jours en réanimation et un mois en service néphrologie (spécialité médicale relative aux reins) ; elle en ressort vivante, avec tout à réapprendre. “Je n’avais plus de muscles, je ne pouvais plus m'asseoir et encore moins marcher, je suis rentrée chez moi en chaise roulante. J’ai dû insister auprès des médecins, c’était la seule façon pour moi de retrouver l’envie de vivre. Être chez moi a été une renaissance, j’étais à nouveau un bébé. J’ai réappris à déglutir, à mastiquer, à retrouver le goût des aliments…".

🔥 La renaissance d’Inès-Marie
Dans ce quotidien ponctué de défis ordinaires qui relèvent pourtant de l’extraordinaire mais auxquels on n’accorde peu ou plus d’importance parce qu’ils nous semblent tout à fait banals, Inès-Marie s’accroche… et n’est enfin plus seule. À l’hôpital, lorsqu’elle a pu utiliser ses mains, elle dessine un golden retriever (oui, c’est une artiste en plus d’être une athlète et d’avoir la tête bien faite !). Après avoir consulté ses parents, la famille adopte Ucky. “Quand tu as tout perdu, ce n’est pas possible d’avancer seul(e), tu as besoin d’un compagnon. Nous sommes nés ensemble, car Ucky venait de naître, et moi de renaître. Je lui ai appris à grandir et il m’a appris à guérir”. Inès-Marie prend très à cœur son rôle de maman-chien, d’abord parce qu’elle en rêvait, ensuite parce qu’elle aime profondément son compagnon à quatre pattes, mais aussi peut-être un peu parce qu’en s’occupant de lui, elle n’avait pas besoin de penser à elle. Parce que le maintenir en vie était une manière de rester vivante. “J’ai tout mis en œuvre pour essayer de le comprendre et de répondre au mieux à ses besoins. Éduquer un chiot, c’est comme s’occuper d’un bébé, il faut le sortir de jour comme de nuit. Quand j’y repense, le fardeau que je m’infligeais : alors qu’il courait partout, moi j’essayais de me tenir debout (rires) ! Même si mon état de santé était toujours alarmant, je pesais environ vingt-cinq kilogrammes, je ne pouvais pas mourir car j’avais un fils. Je me disais “il n’a que dix ans à vivre, offre-lui la plus belle des vies””.
🎙️ Quel a été ton moment de course le plus intense émotionnellement ?
Chaque jour est un défi qu’Inès-Marie relève avec Ucky à ses côtés. Petite victoire par petite victoire. Cela commence par être capable de faire le tour de la table à manger en marchant, de ramasser le doudou de son chien, de monter une marche, puis deux, et finalement l’escalier tout entier jusqu’à retrouver sa chambre à l’étage — “j’ai crié, “maman, je suis dans ma chambre” ! J’étais tellement heureuse” — faire du vélo (même en tombant cinq fois d’affilée !), un tour de quartier, et cætera. “Et puis, on veut toujours aller plus loin : les balades, les minis footings, les randonnées (GR340, GR5, et cætera.). Ucky adore la montagne. Ensemble, on a redécouvert la vie et la beauté de la vie. Et ensuite, plus tu vas vite, plus tu peux aller loin, plus tu es rentable au quotidien, alors j’ai couru de plus longues distances…”. C’est ainsi que d’une convalescence en 2023, l’année 2024 de la jeune femme est passée sous le signe de la renaissance.

💥 La naissance d’une athlète hors pair
À l’été 2024, comme chaque année, les Ducancelle partent en vacances dans les Alpes. Son frère aîné, Louis, lui propose d'aller courir. “On a dû faire environ quinze kilomètres, il était épuisé ! Bien sûr, il n’a rien dit, mais je l’ai compris, car il est assez sportif et il était tout le temps derrière moi (rires). Il m’a demandé pourquoi je n’accrochais pas un dossard, il m’a dit que j'avais sûrement quelque chose à faire. Ça a été le déclic. L’idée que mon combat contre la maladie m’achemine jusque-là était une satisfaction, moi qui manque cruellement de confiance moi, qui me disais tout le temps “toi, tu ne peux pas, tu es malade””.
Si elle admet qu’épingler un dossard était la “peur de sa vie”, l’Avrillaise (habitante d’Avrillé, à côté d’Angers, dans la région Pays de la Loire) trouve une ingénieuse solution et se “cache” derrière un personnage. Elle enfile un tee-shirt portant une inscription lourde de sens : “rescapée du coma, je cours pour rattraper le temps”. La vocation de ce vêtement est toute trouvée et corrélée à ses ambitions sportives, “si je cours suffisamment vite, je vais doubler des gens, et ils vont lire ça ; ça va leur donner de l’espoir… c’était ma cape de super-héroïne, ma carapace, mon identité”. La peur au ventre, mais l’envie d’en découdre, Inès-Marie s’aligne au départ de sa première course en septembre 2024, un trail de dix-huit kilomètres. Elle finit première femme et décroche la quatrième place au scratch. Une vraie surprise pour la nouvelle runneuse qui croit même que la chance est la seule responsable de sa performance. Lors de sa seconde course, elle s’empare encore une fois de la première place chez les femmes et s’octroie la troisième place au scratch. “Tout le monde me disait que c’étaient des courses à saucisson”. Pour en avoir le cœur net, se faire une idée plus précise de son niveau en course à pied et avoir une référence chronométrique parlante, elle s’inscrit au semi-marathon de Beaufort-en-Anjou (Maine-et-Loire), en octobre 2024. “Je fais première femme (en 1 heure 19 minutes et 41 secondes, sur des chemins forestiers, pas vraiment propices à établir des chronos, NDLR), avec vingt-cinq minutes d’avance sur la deuxième”. En plus de l’univers de la compétition et de son talent caché pour le running (enfin, sa facilité à se classer dans les premières positions lors des cross scolaires lui avait déjà mis la puce à l’oreille, bien qu’elle détestait cela 🙈), Inès-Marie a le bonheur de découvrir un tout nouveau regard sur elle. “Moi qui n’avais plus trop d’ami(e)s, être entourée, applaudie, voir tous ces regards sur moi… tellement différents de ceux que je recevais lorsque je faisais vingt-cinq kilogrammes et que je titubais…”.

🙈 Un syndrome de l’imposteur qu’elle combat avec des rêves plein la tête et des kilomètres plein les jambes
Lorsqu’on la qualifie d’athlète de haut niveau, Inès-Marie Ducancelle calme d’emblée nos ardeurs. “Je suis toute nouvelle, je suis un bébé dans la course à pied, il y a une étape à franchir… Je ne me considère pas trop comme une athlète de haut niveau. Quand je vois les palmarès que les autres ont acquis depuis des années… Moi, je viens d’arriver, je sors d’une convalescence. Après, j’ai retrouvé ma confiance en moi, même si c'est dur de le dire… Aujourd’hui, j'ai progressé, je me fiche du résultat, je vois la quête, le processus pour en arriver là. Mine de rien, je performe malgré moi ; à la base, je voulais simplement retrouver la santé”. Et justement, pour en arriver là, l’athlète s’en donne les moyens. Elle a effectué une pause dans ses études de biologie pour mettre toutes les chances de son côté. “Je me dis que j’aurais la même cervelle à vingt ans qu’à trente ans, mais certainement pas les mêmes jambes. J’ai la motivation au quotidien pour aller chercher mes limites. Avec les études de biologie, c’est compliqué de se projeter dans l’avenir, il y a un certain flou mental que le sport, lui, ne me donne pas à l’instant T. Je reprendrai mes études plus tard, ça ne me fait pas peur”. Une urgence de vivre que l’on comprend aisément lorsqu’on connaît un peu le parcours de la jeune femme : tandis que le running lui apporte des résultats concrets et instantanés, les études demeurent dans le domaine de l'expectative. Et parce qu’elle a beau rêver grand — au moins autant qu’elle le mérite — Inès-Marie Ducancelle a aussi la tête sur les épaules, “avec la course à pied, on ne remplit pas un frigo”. Anciennement employée par Nike, elle recherche un nouveau travail qui puisse lui permettre de s’entraîner convenablement et de se nourrir de ses ambitions.
🎙️ Pourquoi cours-tu ? Que cherches-tu en courant ?
Autodidacte, la championne ne savait pas quoi répondre à celles et ceux qui, lors de ses premières courses (il n’y a pas si longtemps, donc), lui demandaient quels entraînements et quel kilométrage hebdomadaire elle effectuait pour performer ainsi. Sa montre ? Elle ne la regardait jamais. “Je courais juste”. Mais pour progresser davantage encore, Inès-Marie sait qu’elle doit s’entourer, “je dois acquérir un staff et un entourage qui m'emmènent vers le haut niveau. C’est quelque chose que je dois construire, j’espère y arriver”. Sans entraîneur et sans structure, elle accompagne quelques athlètes lors de leurs séances sur piste. Ses objectifs, eux, sont tout aussi indéterminés. “Je débute, je ne veux pas décider tout de suite de ma spécialité… Je veux toucher à tout”. Son rêve ? L’UTMB, et prouver aux femmes qu’elles sont autant capables, sinon plus, que les hommes. “Je veux repousser les barrières chez les filles. On a tendance à manquer de confiance en nous. Physiquement, on est moins fortes, notre génétique est moins favorable que celle des hommes… On ne voit jamais de femmes en avant sur la ligne de départ. Mais ce n’est pas parce qu’on est plus fines et moins musculeuses qu’on ne peut pas faire de grandes choses : Courtney Dauwalter et Katie Schide défient les limites que l’on croit être celles des femmes, des limites que la société nous impose. Je veux oser défier mes limites, plutôt que de limiter mes défis. On a la chance d’avoir les hommes pour nous dépasser, pour progresser. Les femmes ont une résistance mentale et musculaire plus forte”.

🙏 Une personnalité et une maturité qui détonnent et qui résonnent
De ses combats, Inès-Marie Ducancelle a indéniablement tiré des leçons. C’est simple, on pourrait l’écouter parler des heures durant. Chaque phrase qu’elle prononce est une punchline. “On me dit souvent que j’ai six ans dans les jambes et quarante ans dans la tête. Mais quand on entre dans la maladie, on gagne forcément en recul sur la vie, on sort des normes, on essaye de se reconstruire par rapport à soi et plus par rapport aux autres”. Une sagesse qu’elle a su transposer à sa pratique de la course à pied, et que la majorité des coureur(se)s n’acquièrent habituellement qu’après de nombreuses années passées à courir. “Dans ces moments où je me dépasse, où je me connecte à moi-même, je me dis “je suis vivante !”. Alors, le résultat d’une course, ce n’est vraiment pas ce qui compte, ce qu’il faut en retenir, c’est ce qui fait que nous sommes là”. À la fois tout feu, tout flamme et extrêmement réfléchie, Inès-Marie n’a pas fini de nous étonner par sa personnalité et sa maturité qui détonnent et qui résonnent pourtant si fort. “Chez moi, personne ne fait de course à pied, je suis l’extraterrestre de la famille, et c’est encore plus gratifiant : tu peux partir de n’importe quel milieu et réussir ! Si je dis à mes parents que j’ai couru dix kilomètres en trente ou en cinquante minutes, c’est pareil pour eux. Ils sont fiers de moi, j’aime voir cette lumière de vie que je leur redonne. Avant, je culpabilisais énormément, je voyais que je les faisais souffrir”. Une chose est sûre : on souffre autant que l’on aime, et aujourd’hui, les blessures cicatrisent et laissent derrière elles les souvenirs douloureux qui confèrent au présent une saveur toute particulière. L’avenir, lui, s’annonce beau pour Inès-Marie Ducancelle, et il nous tarde de voir de quoi il sera fait.

💡 Les réponses aux questions que tu te poses au sujet d'Inès-Marie Ducancelle
🤔 Qui est Inès‑Marie Ducancelle ?
Inès-Marie Ducancelle est une rescapée du coma. Elle effectue sa première compétition en septembre 2024, qu’elle remporte. Depuis, elle enchaîne littéralement les victoires. Elle a mis ses études de biologie entre parenthèses pour essayer de se construire une carrière d’athlète.
🎂 Quel âge a-t-elle ?
Elle a vingt-trois ans et vit à Avrillé, près d’Angers, dans la région Pays de la Loire.
⏱️ Quels sont ses chronos récents (marathon, trail, etc.) et ses records personnels ?
➡️ Semi‑marathon
Inès-Marie Ducancelle boucle le semi-marathon de la Côte d'Amour Amarris (à la Baule-Escoublac, en Loire-Atlantique, en novembre 2024) en 1 heure 16 minutes et 38 secondes.
➡️ Marathon
Le seul marathon d’Inès-Marie Ducancelle était celui de Saumur (Maine-et-Loire), le 11 mai 2025. Elle affiche un très beau chrono de 2 heures 39 minutes et 40 secondes à l’arrivée pour sa première expérience sur l’épreuve reine. Pour la petite anecdote, suite à ses antécédents médicaux, Inès-Marie bénéficie d’un suivi régulier : tous les six mois chez l'endocrinologue ainsi qu’une prise de sang tous les quatre mois. Après son marathon, elle effectue un examen sanguin qui révèle une anémie sévère. C’est dire toute l’étendue de son potentiel de progression !

➡️ 10 km
Inès-Marie Ducancelle ne s’est pas encore alignée sur un dix kilomètres officiel… Tout ce qu’elle peut nous dire, c’est que son record sur dix kilomètres, établi lors d’une compétition d’une distance supérieure, est de 34 minutes et 20 secondes ! 🤯
➡️ Victoire à l’Ultra Marin - L’Arvor (59 km)
Personnellement, c’est lors de L’Arvor, course de 59 kilomètres de l’Ultra Marin (le 28 juin 2025), que je découvre Inès-Marie Ducancelle. Elle crève l’écran du live animé par Erik Clavery, courant à dix-sept kilomètres par heure, deuxième au scratch pendant une grande partie de la course, avant une chute au quarantième kilomètre et une terrible douleur au genou qui la forcent à drastiquement réduire son allure et qui la rétrogradent à la quatrième place, hommes et femmes confondu(e)s. Grâce aux encouragements du public, elle termine l’épreuve en 4 heures et 14 minutes, au pied du podium, et largement en tête du classement féminin. Quelques jours auparavant, à la présentation des élites, aucune mention n’est faite d’Inès-Marie, elle endossa donc parfaitement son rôle d’outsider ! Alors n'oublie pas son nom, tu risques encore d'entendre parler d'elle.
🎙️ Quel a été ton pire moment en course et comment l'as-tu surmonté ?


Manon
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