Coursptitetomate et son copain en binôme sur le Duo Étoilé : le verdict final !

Marine, aka Coursptitetomate, participait au Duo Étoilé lors du Marathon du Mont-Blanc en cette fin du mois de juin. Au menu : un trail semi-nocturne de 21 kilomètres pour 1 450 mètres de dénivelé positif. Le petit “plus” ? L’obligation de participer en binôme et de rester avec son ou sa partenaire tout au long du parcours. C’est aux côtés de son copain que Marine a décidé de sauter le pas. Elle nous raconte cette aventure hors normes, les moments forts et les enseignements qu’elle en a tirés. 

Pour celles et ceux qui ne la connaîtraient pas, Marine aka Coursptitetomate est une coureuse expérimentée et créatrice de contenus. Sur son compte Instagram, elle partage quotidiennement ses entraînements, ses courses et tous les moments forts de sa vie sportive. Elle avait de plus fait partie des mentors chargé(e)s d’accompagner des Campusien(ne)s dans la préparation du Marathon de Paris. 

Plutôt issue de la course sur route, elle se lance de plus en plus de défis trails et apprécie cette discipline qui lui apporte une belle diversité et de nouveaux challenges dans sa pratique. C’est ainsi qu’elle se retrouve au départ du Duo Étoilé du Marathon du Mont-Blanc.

Préparer un trail en duo, ce n’est pas simplement s’entraîner chacun(e) de son côté pour se retrouver sur la même ligne de départ. C’est ce que nous explique Marine. 

“Avec mon copain, nous avons déjà fait une course ensemble, mais jamais de format comme celui du Duo Étoilé qui impose de se suivre d’un bout à l’autre. C’était une première mais nous n’appréhendions pas vraiment. En fait, on se connaît bien et on a très vite discuté pour déterminer un objectif commun. C’est de cet objectif que doit découler ensuite la stratégie. 

En ce qui nous concerne, nous prenions le départ avec l’envie de vivre l’expérience à fond. On n’était pas là pour la performance mais vraiment pour l’aventure incroyable et le défi commun que représentent cette course atypique. D’ailleurs, j’ai fait une pause après la Transvulcania — un trail de 75 kilomètres pour environ 4 300 mètres de dénivelé positif qui se tenait à la mi-mai — car j’ai constaté un début de périostite. J’ai préféré lever un peu le pied en accord avec mon kiné. Autant dire que l’objectif n’était clairement pas de viser une performance ! 

Très vite, nous avons décidé que le membre du binôme le moins rapide serait devant et donnerait le rythme. En l'occurrence, mon copain est très grand et assez puissant, ce qui lui donne des avantages sur les distances courtes de type sprint, mais peut le limiter sur le long, notamment dans les montées. C’est assez intéressant car nous avons une VMA quasiment identique et pourtant, nos niveaux diffèrent en fonction des distances. On a décidé qu’il se placerait devant et que je le suivrais sans chercher à lui mettre une quelconque pression.” 

“En réalité, mon copain et moi-même courons souvent ensemble. On s’entraîne dans les mêmes endroits, avec le même club. Donc la question ne s’est pas réellement posée nous concernant. 

Par contre, pour celles et ceux qui courent chacun(e)s de leurs côtés, je pense qu’il faut prévoir des entraînements en commun pour apprendre à se connaître en course et surtout à bien s’écouter. C’est la base pour profiter pleinement d’une course comme le Duo Étoilé.” 

Arrivés à Chamonix depuis Bordeaux, le duo Marine Coursptitetomate et son copain entrent dans le sas de départ sans pression. Ils redoutent un peu la longue montée du premier tiers de course, mais savent qu’il n’y a pas d’enjeux de chronos ou de classement. Pour rappel, le profil du parcours du Duo Étoilé prévoit une belle ascension d’environ 9 kilomètres pour près de 1 200 mètres de dénivelé positif. Tout un programme ! 

“La première chose que je me dis au bout de quelques kilomètres, c’est que nous sommes sûrement dans le Top 3 des plus beaux parcours que j’ai fait jusqu’ici. Lorsqu’on dépasse Montenvers et qu’on entame le passage plat sur les crêtes, tout devient magique. La vue est juste à couper le souffle. 

La lumière du crépuscule, le Mont-Blanc au fond… tout est parfait ! À part peut-être le sol un peu trop technique pour celles et ceux qui, comme nous, n’ont pas l’habitude de courir sur des cailloux. Mais on prend notre temps, on assure chaque foulée et on profite à fond. 

Et que dire des bénévoles ? Je ne sais pas où ils et elles trouvent toute cette énergie mais c’était vraiment contagieux. En arrivant au premier ravitaillement, on a eu l’impression de débarquer dans une fête. C’était incroyable !” 

“Côté parcours, on a un peu moins rigolé ! À Bordeaux, on n’a pour ainsi dire aucune côte. On peut en trouver quelques-unes, toutes petites et sur du béton. Ce n’est pas l’idéal pour s’entraîner sur un terrain comme celui-ci. Il y a beaucoup de cailloux, le terrain est irrégulier et la descente est jonchée de racines un peu traîtres. Surtout dans la nuit !

Personnellement, je ne suis pas fan des parcours techniques pour l’instant. Pourtant, j’avais déjà fait le format de 23 kilomètres donc je savais tout de même dans quoi je m’engageais. Je dois être un peu contradictoire ou masochiste ! (rires) Mais la montée a tout de même été une belle surprise pour nous deux. Je ne dirais pas que c’était facile : ça grimpe fort, mais on s’attendait à pire. 

La partie plate n’a pas vraiment été un réel soulagement puisque comme je le disais, nous n’étions pas très à l’aise sur ce long chemin de pierres, un peu glissantes par endroit. Mais de toute façon, la majorité du parcours est en single (passage étroit qui ne permet pas de passer à plus d’un(e) coureur(se), ndlr) donc on a suivi tranquillement en sortant les appareils photos.

Ensuite, la descente. On a allumé les frontales et c’était parti. Encore une fois, on n’était pas là pour tout donner. On enchaîne avec un trail de 30 kilomètres le week-end suivant donc il fallait qu’on en garde un peu sous le pied. Mais ça n’empêche pas de se faire un peu plaisir ! On avait un bon rythme. 

Quand finalement, on arrive sur le bitume en entrant dans Chamonix, là on joue en terrain connu. On accélère franchement et on profite des encouragements. On passe la ligne d’arrivée et on fonce vers les hot-dogs. La course parfaite jusqu’au bout !” 

Une fois le Duo Étoilé bouclé, Marine et son copain sont heureux d’avoir vécu une expérience aussi forte et atypique. Avec le recul, ils en tirent quelques belles leçons. 

“Comme je le disais précédemment, lui comme moi pensons qu’un objectif comme le Duo Étoilé ne peut fonctionner que si l’on en a bien discuté en amont, en toute transparence.

L’idée n’est pas de rassurer l’autre en amont pour le ou la pousser trop fort le jour J. Concrètement, je sais que mon copain peut rapidement se mettre la pression. Pendant l’effort, il n’était pas question pour moi de chercher à le “booster” ou de l’encourager à outrance. On avait convenu qu’on irait au rythme de celui ou celle qui avançait le moins rapidement et c’est ce qu’on a fait. 

Pour autant, il n’y a pas de mauvaise stratégie en soi. Certains binômes étaient clairement venus pour performer et c’est super. On a vu des duos s’encourager en donnant fortement de la voix, d’autres où la personne la plus expérimentée prodiguait de nombreux conseils à l’autre, d’autres encore où le/la plus à l’aise poussait l’autre en montée, etc. Pour nous, la dernière option n’était clairement pas jouable, nous avons un tel écart de gabarit !  (rires)

Après, au regard de la nature même de l’épreuve, du monde au départ et de l’absence de sas, je pense qu’il vaut mieux considérer cette course comme une belle aventure, sans avoir trop d’attentes. Cela prévient toute frustration. Mais ça reste mon point de vue !”

“Le plus drôle, c’est que je suis habituellement une coureuse assez solitaire. J’ai besoin d’avoir mon propre rythme, de ne penser qu’à moi pendant ma course. C’est d’ailleurs pour cela qu’avec mon copain, on ne court presque jamais les mêmes courses. J’ai mes échéances, il a les siennes et nous sommes là l’un pour l’autre quand il s’agit d’encourager ou de gérer les ravitaillements le jour J. 

Alors le Duo Étoilé n’avait de prime abord rien d’instinctif pour nous ! Pourtant, je te garantis qu’on ne s’est pas disputés ! On a communiqué, on s’est encouragés sans se mettre de pression et on a surtout profité ensemble. Il ne m’a presque pas entendue râler !” (rires)

“L’un comme l’autre, nous recommandons chaudement le Duo Étoilé. C’est une sacrée expérience car tout y est : la beauté des paysages, la difficulté du parcours, le côté atypique de la redescente de nuit, mais surtout… le concept de duo ! Voir tous ces binômes si différents évoluer dans la montagne, c’est un spectacle à part entière. 

Si je devais avoir une dernière pensée, ce serait pour les bénévoles. Je l’ai déjà dit mais j’ai vraiment trouvé l’ambiance incroyable à chaque étape de l’événement. Je ne sais pas où ils/elles puisent une telle énergie mais ça nous a portés, c'était fou !  

Rien ne dit que je ne serais pas à nouveau au départ d’une épreuve du Marathon du Mont-Blanc l’année prochaine. Je n’y ai pas encore réfléchi. Pour le moment, je retrouverai Chamonix à la fin de l’été à l’occasion de l’OCC. Une chose est sûre : Coursptitetomate n'en a pas fini avec le Mont-Blanc !”. 

C’est avec un sourire aux lèvres que je quitte Marine, aka Coursptitetomate. Son enthousiasme à parler du Duo Étoilé n’a fait que conforter ma propre expérience de cette course incroyable. Je suis désormais prête, comme beaucoup d’entre vous, à la suivre dans ses prochaines aventures ! 

🙏 Marine, merci infiniment pour cet échange.