Blog / Culture running

Trail et Joëlette : faire du running un acteur de solidarité

male athlete competing paralympic sports 1

23 min de lecture

Sommaire

Qu’est-ce qu’une Joëlette ? 

🔍 Un peu d’histoire : la quête de l’accessibilité et de l’inclusivité 

⚒️ Comment fonctionne une Joëlette ? 

👀 Quels sont les modèles de Joëlette ? Rapidité ? Fauteuil tout terrain ? 

Utiliser une Joëlette : sécurité, portage, terrain

👭 Qui peut utiliser une Joëlette et avec quel accompagnement ? 

L’utilisateur(ice)

Les accompagnateur(ices)  

Le/ la porteur(se) arrière

Le/la porteur(se) avant

Les éventuel(le)s accompagnant(e)s 

⛰️ Quel type de terrain est accessible en Joëlette ? 

Inclusivité et accessibilité : permettre à toutes et tous de rêver plus grand 

🤩 Les Joëlettes en force sur les trails de toutes distances 

🫶 Un outil, mille histoires 

push post newsletter

Reçois les conseils de nos coachs passionnés !

Encore peu connue il y a quelques années, la Joëlette fait désormais partie intégrante du paysage sportif et particulièrement du running. Route, trail : ses utilisateur(ice)s abattent les frontières et repeignent le paysage de la course à pied en renforçant son inclusivité. 

👉 Alors qu’est-ce qu’une Joëlette ? Comment est-elle utilisée pour garantir une meilleure accessibilité à la pratique sportive sous toutes ses formes ? Zoom sur un outil devenu un tremplin pour redonner espoir aux personnes en situation de handicap qui pensaient avoir mis la course au placard. 

Qu’est-ce qu’une Joëlette ? 

Si tu fréquentes régulièrement les lignes de départ de course, tu as forcément croisé ces engins et leurs utilisateur(ice)s. Peut-être t’es-tu interrogé(e) sur la nature-même de l’objet et son fonctionnement. Il est temps d’assouvir ta curiosité. 

🔍 Un peu d’histoire : la quête de l’accessibilité et de l’inclusivité 

L’ancêtre de la Joëlette est sans nul doute la fameuse chaise de portage, dont on retrouve des traces à travers les siècles et dans divers pays. En France, elle renvoie souvent à l’époque de Louis XIV, mais on en retrouve aussi au Congo au XIXème siècle dont certaines munies d’une roue.

Toutefois, la Joëlette telle qu’on la connaît aujourd’hui est née de l’imagination de Joël Claudel. En 1988, ce dernier souhaite arpenter les sentiers de l’île de La Réunion avec son neveu, atteint de myopathie. En cherchant le meilleur moyen de parvenir à ses fins, il se heurte très vite à une difficulté majeure : les fauteuils proposés sur le marché comportent deux roues, ce qui les rend peu malléables et non adaptés aux terrains techniques. L’accompagnateur en montagne conçoit donc un modèle innovant qui ne comporte qu’une unique roue. La Joëlette est née. 

Il faudra attendre 1995 pour la voir commercialisée. Aujourd’hui, elles sont encore fabriquées à Saint-Etienne, au sein de l’entreprise Ferriol-Matrat (cocorico ! 🇫🇷). 

⚒️ Comment fonctionne une Joëlette ? 

La Joëlette fonctionne grâce à une roue centrale, un fauteuil tout-terrain adapté à la personne en situation de handicap qui y sera assise, et deux porteur(se)s. En termes de poids, on atteint facilement 25 à 30 kilogrammes à vide pour les modèles “classiques”. Pour certains modèles adaptés aux courses sur route et à la vitesse, on peut descendre à 19 kilogrammes.

Concrètement, la roue centrale équipée de pneus adaptés (souvent tout terrain), est positionnée juste en dessous du fauteuil équipé de suspensions, de systèmes d’accroche et de tout ce qui se révèle nécessaire pour maintenir son utilisateur(ice) dans de bonnes conditions. 

Le déplacement s’effectue grâce à l’effort de deux porteur(se)s : l’un(e) à l’avant pour tirer, l’autre à l’arrière pour pousser. La personne située à l’avant bénéficie souvent d'un harnais ou a minima de sangles pour l’aider dans son effort.

Enfin, un système de freinage est prévu pour intervenir sur les terrains particulièrement techniques. De même, à l’arrêt, des stabilisateurs permettent de maintenir la Joëlette droite sans effort. 

👀 Quels sont les modèles de Joëlette ? Rapidité ? Fauteuil tout terrain ? 

Aujourd’hui, on retrouve différents modèles de Joëlettes commercialisés par Ferriol-Matrat. Chacune a sa propre utilité, garantissant une accessibilité à un maximum de personnes en situation de handicap. 

💡 Voici un petit récapitulatif des modèles proposés : 

ModèleDescriptionUtilisation(s)

Joëlette Aventure

Modèle “classique” avec un fauteuil tout-terrain, une roue et deux porteur(se)s

Randonnées et trails, tous terrains même les plus techniques

Joëlette eMotion

Modèle identique au modèle classique avec une assistance électrique

Randonnées et trails de moyennes distances (6 heures d'autonomie maximum)

Joëlette Finisher

Modèle à 3 roues : deux grandes encadrant le fauteuil et une petite à l’avant. Un(e) seul(e) porteur(se), placé(e) à l’arrière

Route (entraînement et compétitions) toutes distances jusqu'au marathon, course nature sur des terrains peu escarpés

Joëlette Kid 

Identique au modèle classique en version mini, avec deux roues alignées sous le fauteuil tout-terrain (pour enfant de 30 kilogrammes maximum)

Randonnées et trails toutes distances (en fonction de l'âge et des capacités de l'enfant)

Le principe est le même pour chaque modèle. Les différences sont principalement liées aux terrains et donc, aux aspirations des futur(e)s utilisateur(ice)s. 

Utiliser une Joëlette : sécurité, portage, terrain

La Joëlette est pensée comme un outil mis au service de l’inclusivité. Elle ne fait pas tout ! Pour l’utiliser, en randonnée comme en course, il faut comprendre la technique et s’entraîner. 

👭 Qui peut utiliser une Joëlette et avec quel accompagnement ? 

Autour d’une Joëlette, il y a deux profils : la personne utilisatrice assise dans le fauteuil et les porteur(se)s à l’avant et à l’arrière. 

L’utilisateur(ice)

Évacuons tout d’abord LA grande question : oui, toute personne en situation de handicap peut utiliser une Joëlette. C’est dans cette logique d’accessibilité qu’elle a été créée. Le système d’assise est 100 % adaptable et permet d’assurer un confort optimal. Les sangles d’attache, placées à des endroits stratégiques pour ne pas être douloureuses, permettent un maintien total. L’important, c’est de consacrer tout le temps nécessaire à l’installation du/de la passager(e) et de vérifier que tout est bien adapté de la tête aux pieds. ⛑️ Bien sûr, on n’oublie pas le casque

⚠️ Attention : la Joëlette est conçue pour s’adapter à tous les utilisateur(ice)s quel que soit leur handicap. Cependant ! Toutes les sorties ne sont pas faisables par toutes et tous. On voit fleurir de magnifiques histoires de courses en Joëlette sur les trails parmi les plus difficiles du monde (on y reviendra 🙏). Cela nécessite une préparation rigoureuse et un engagement du/de la passager(e). Se maintenir sur le fauteuil de portage malgré les aléas du terrain, faciliter au maximum le travail des porteur(se)s, rester concentré(e) même lorsqu’un imprévu ou une chute survient… tout cela demande un minimum de réactivité musculaire, parfois impossible en fonction du handicap. 

Toutefois, entre une vie sans mouvement et le Marathon du Mont-Blanc, il y a un monde à découvrir, fait de randonnées, de courses nature ou de trails adaptés à tous les niveaux ! 

Les accompagnateur(ices)  

Chaque porteur(se) a son propre rôle et doit être pleinement préparé(e) à le tenir. Sans dramatiser, il faut bien avoir conscience qu’on a la vie d’une personne entre les mains et qu’une grosse défaillance peut se révéler, si ce n’est grave, du moins délicate. 

💡 Initialement, les accompagnateur(ice)s étaient en grande majorité les membres de la famille ou des proches du/de la porté(e). À moins d’avoir dans son entourage plusieurs personnes avec de bonnes capacités sportives, cela limitait grandement le champ des possibilités. Aujourd’hui, des équipes de coureuses et de coureurs surmotivé(e)s (amateur(ice)s voire ancien(ne)s pros) se rassemblent au sein d’associations ou de collectifs pour se lancer des défis plus challengeant et permettre à celles et ceux qui le souhaitent de rêver grand. 

joëlette
Le/ la porteur(se) arrière

Son rôle est en premier lieu de trouver le point d’équilibre général de la Joëlette. Cela se fait au départ, mais aussi tout au long du parcours si ce dernier présente du dénivelé. Concrètement, le fauteuil et son occupant(e) doivent rester au maximum à l’horizontal et le poids doit être maintenu sur la roue. Pour ce faire, il/elle peut régler l’arrière du brancard pendant la course si nécessaire. 

Dans les descentes et les virages serrés, il/elle doit rester le plus proche possible des poignées pour maintenir un bon équilibre et ne pas tout porter à bout de bras. Il faut aussi assurer la gestion du freinage (et vérifier son bon fonctionnement avant de s’engager dans la pente). Enfin, dans les montées, l’enjeu est de concentrer la poussée non pas en direction de la pente, mais vers la roue. 

👉 Toutes ces techniques doivent être apprises et travaillées à l’entraînement, avec, non seulement la Joëlette, mais aussi le/la porteur(se) avant et la personne qui occupera le fauteuil. C’est le moyen le plus sûr de se familiariser à 100 % avec l’effort à fournir et la gestion qu’implique l’équipement. 

Le/la porteur(se) avant

Le/la porteur(se) avant est avant tout le/la guide de l’équipe. Il/elle doit choisir l’itinéraire le plus adapté et éviter les sentiers qui pourraient mettre la Joëlette en difficulté. En cas d’obstacle, c’est à lui/elle de gérer le franchissement et d’éviter les à-coups à son/sa passager(e). Mais ce n’est pas tout ! 

Il/elle a aussi un rôle dans la sécurité du trio, en maintenant l’équilibre à l’avant sans jamais contrarier les mouvements du/de la porteur(se) arrière qui s’évertue à garder le fauteuil horizontal. 

Enfin, il/elle produit le gros de l’effort dans les montées en s’équipant d’un harnais de traction accroché à la taille. Là encore, la communication reste de mise car il est important de se maintenir dans l’axe de la Joëlette pour ne pas déstabiliser le reste de l’équipe. 

Les éventuel(le)s accompagnant(e)s 

Plus on est de fous/folles, plus on rit ! Sur certains terrains, la présence d’une ou plusieurs personnes supplémentaires peut se révéler salvatrice. 

D’une part, elles permettent d’assurer des relais si nécessaires. D’autre part, elles peuvent assister les porteur(se)s dans le franchissement des obstacles et sur les terrains très techniques en apportant un support latéral. Enfin, elles peuvent aider en montée en s’arrimant à la Joëlette à l’aide d’une sangle et en fournissant le même effort que le/la porteur(se) avant. 

➡️ Tu l’auras compris : chaque personne a un rôle clé dans le bon fonctionnement de la Joëlette. C’est un véritable travail d’équipe qui nécessite une bonne coordination et beaucoup d’entraînement en amont de la compétition. Concrètement, on conseille fortement aux porteur(se)s d’avoir déjà une bonne expérience de la course à pied (et du trail ou de la randonnée en montagne le cas échéant), d’avoir le pied sûr et de travailler la capacité à courir sans l’aide des bras (avant-même d’ajouter la notion de poids supplémentaire). Prendre la responsabilité d’une Joëlette, ce n’est pas l’idée d’un jour. C’est un engagement réfléchi et pris en connaissance de cause. 

⛰️ Quel type de terrain est accessible en Joëlette ? 

Si tu as bien suivi jusque-là, tu sais que la Joëlette est née de la volonté de son créateur de transporter son neveu sur les sentiers de… La Réunion. Or, l’île intense n’est pas réputée pour être tendre avec les traileur(se)s et les randonneur(se)s. Exit les larges chemins bien tassés et dégagés, place aux cailloux, singles étroits, montées raides et pentes abruptes. Tout un programme que peuvent te raconter les courageux(ses) survivant(e)s (pardon : finishers 😇) de la Diagonale des Fous

Dès lors, tu comprends que la Joëlette n'est pas conçue (que) pour les sentiers battus. Elle est pensée pour passer partout ou presque. Sa maniabilité avec une seule roue et la présence de deux porteur(se)s permettent de se projeter sur la plupart de nos sentiers de trail même les plus techniques. Bien sûr, le discours reste à adapter à la réalité. Il faut prendre en compte notamment :

  • le handicap de la personne portée et sa capacité à encaisser des chocs et des dénivelés,

  • le niveau et l'expérience des porteur(se)s,

  • la météo qui peut rendre le terrain glissant

  • le degré de risque (perdre l'équilibre sur une crête ou dans un chemin de terre large, ce n'est pas la même chose).

Avec un bon entraînement, une belle coordination et beaucoup d'expérience, une équipe peut passer presque partout, hormis sur les terrains trop verticaux dans lesquels il faut s'aider des mains et où il est impossible de maintenir le fauteuil droit.

⚠️ Attention : avant de se lancer, il faut étudier le parcours et apprécier l'ensemble des éléments. Avec une équipe de Joëlette, il y a peu de place pour l'improvisation, et encore moins pour l'erreur.

joëlette

Inclusivité et accessibilité : permettre à toutes et tous de rêver plus grand 

Avec la Joëlette, l’accessibilité n’est plus uniquement un mot, c’est une réalité. Loin d’être un feu de paille, son utilisation se démocratise aussi bien pour la randonnée que pour des épreuves plus engagées comme les courses sur route jusqu’à la distance reine du marathon, les trails voire même les ultra-trails

🤩 Les Joëlettes en force sur les trails de toutes distances 

Aux origines, la Joëlette était avant tout un moyen de transport innovant permettant aux personnes en situation de handicap d’élargir leurs horizons. Aujourd’hui, les barrières tombent de plus en plus et les utilisateur(ice)s se lancent des défis toujours plus fous. 

💡 Besoin de preuves par l’exemple ? 

Tout d’abord, lors de l’UTMB 2025, Jonathan Naboulet, tétraplégique, et son équipe ont terminé les 101 kilomètres et 6 500 mètres de dénivelé positif de la CCC avec une Joëlette. Sa participation s’inscrivait dans le cadre de la Team Adaptive, née à l’occasion de l’UTMB 2024 sous l’impulsion de Boris Ghirardi (alias Pied de Robot), lui-même athlète handisport. 

“L'action plutôt que les mots : nous voulons prouver sur le terrain que la performance et la passion n'ont pas de limites.” 

Boris Ghirardi

Puis, c’est au tour de la mythique Diagonale des Fous d’être prise d’assaut par des équipes de Joëlettes. Certain(e)s participant(e)s comme le jeune Noah consacrent des années à la préparation de telles épreuves. En 2025 sur l’île de La Réunion, toutes et tous ont pris le départ du Grand Raid des Joëlettes quelques minutes avant le départ principal de la course. Un instant suspendu hors du temps durant lequel chaque spectateur(ice) a salué le courage et la résilience de ces personnes en situation de handicap qui ont décidé de s’affranchir des limites. 

Au-delà de ces exemples extrêmes, la présente de Joëlettes sur les départs de courses se généralise de plus en plus. Il est difficile d’obtenir un chiffre exact du nombre d’épreuves qui leur sont ouvertes en France car il n’y a pas de fédération officielle et que l’ouverture aux Joëlettes n’est pas synonyme d’un classement officiel de ces dernières dans une catégorie dédiée. 

On peut quand même citer les Championnats du monde de Joëlette qui se sont tenus cette année encore à Châtelaillon-Plage (en Charente Maritime). Les concurrent(e)s devaient parcourir une boucle de 13 kilomètres présentant un profil varié : marches, sable, routes ou encore chemins et sentiers. Ouverts à tous les niveaux, ces championnats, parrainés par Philippe Croizon, rencontrent un franc succès, témoin du développement galopant de cette façon de pratiquer le running, le trail ou encore la randonnée. 

🫶 Un outil, mille histoires 

On a déjà évoqué quelques belles histoires de Joëlettes et de finishers de courses incroyables. Mais ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que ce fameux “fauteuil tout terrain” agit parfois comme une réouverture salutaire vers le monde pour les personnes isolées en situation de handicap. 

On peut citer l’histoire de Malo, qui s’est transformé lorsque Nicolas Gendry lui a lancé le défi fou de participer au Duo Étoilé du Marathon du Mont-Blanc. La course fut belle, mais le chemin jusqu’à la ligne de départ encore plus. D’un jeune homme peu loquace et renfermé, Malo est devenu un sportif à son échelle, suivant une vraie préparation physique et mentale afin d’être prêt à prendre place dans son fauteuil, en route pour des aventures plus folles les unes que les autres (au grand damne de sa mère 🫣).  

Angela quant à elle, affirme que la Joëlette lui a permis “d’apprécier à nouveau le goût et l’odeur de la montagne et du bois”. Elle s’autorise aujourd’hui à rêver de défis qu’elle pensait inaccessibles. Conformément à ce que l’on exposait plus haut, elle explique se sentir active grâce à la Joëlette et ne pas se contenter d’être transportée passivement. 

Du côté des aidant(e)s, Maël raconte à quel point la Joëlette a été salvatrice dans la relation avec sa jeune fille Léa, atteinte d’une myopathie. 

“On peut l’amener avec nous pour participer, à sa façon, à nos activités sportives. La Joëlette nous permet de courir et de marcher sur de longues distances avec elle. Ça lui fait découvrir le monde, l’extérieur avec les odeurs et les bruits. En plus, elle voit quand on fournit un gros effort, elle nous regarde être parfois en difficulté et persévérer. Je pense que c’est une belle leçon de vie.”

Maël

Il serait impossible de tous les citer, mais des innombrables récits d’utilisateur(ice)s de Joëlettes, il ressort une impression de renaissances avec un S : physique, mentale et sociale car aussi tout-terrain que puisse être le fauteuil, il n’avance jamais seul. 

Tu as désormais un aperçu exhaustif de ce qu’est une Joëlette, mais surtout de son utilité et de la vision du sport qu’elle induit. Accessibilité, inclusivité, partage… tous ces concepts qui ne sont à la base que des mots prennent vie à travers des initiatives comme celle-ci. De quoi nous convaincre que parfois, la seule limite est celle de notre imagination 🙏.

push post newsletter

Reçois les conseils de nos coachs passionnés !

Dans la même catégorie

campus premium

14 jours d’essai gratuit pour tout tester