Blog / Culture running

1 500m, 2 000m... Quels sont les effets de l'altitude chez les coureurs ?

man with rucksack admires gorgeous mountain landscape 1 1

18 min de lecture

Sommaire

Pourquoi l’altitude est un stresseur physiologique important ? 

↘️ Baisse de la pression atmosphérique et moins d’

🧐 Qu’est-ce que l’hypoxie, l'un des effets de l'altitude dès 1 500m à 2 000m les plus connus ?

🔎 Qu’est-ce que la saturation en oxygène ? 

1 500 m, 2 000 m… Pourquoi nos performances sportives baissent-elles quand on monte en altitude ? 

😮‍💨 Les effets de l’hypoxie sur la physiologie : essoufflement plus rapide et baisse de VO2 Max 

1 500 m, 2 000 m, 2 500 m… Quels sont les effets concrets de l’altitude chez les coureur(se)s ?

Les autres effets négatifs et risques liés à l’altitude : symptômes et prévention du mal aigu des montagnes

🧠 Effet neurologique : gare au mal des montagnes 

💧 Maîtriser les effets de l'altitude au-delà de 2 000m : focus sur l’hydratation, le sommeil et l’alimentation

Pourquoi progresse-t-on quand on s’entraîne en altitude ? 

🩸 Les adaptations physiologiques liées à l’altitude

🔥 Effets de l'altitude à partir de 2 000m : quels gains de performance attendre ? 

🏃🏽‍♀️ Les stratégies d’entraînement en altitude 

1 500m, 2 000m… Quelle est la durée d’acclimatation à l’altitude pour les coureurs ? 

push post newsletter

Reçois les conseils de nos coachs passionnés !

Les derniers championnats de France de trail à Val d’Isère ont donné un bon aperçu des effets de l’altitude à 1 500m, 2 000m et jusqu'à 4 000m. Problèmes gastriques, pertes d’attention et d’énergie, les athlètes mal acclimaté(e)s ont énormément souffert sur les parcours du High Trail Vanoise, qui comportaient des points max à 3 340m sur le trail long et 2 900 mètres sur le trail court. Oui, l’altitude est un stresseur physiologique important. On a encore eu l’illustration lors de la Hardrock 100, cet ultra dont l’altitude moyenne est de 3 400 mètres, avec des sommets à plus de 4 000 mètres. L’entraînement en altitude est aussi un outil d’amélioration des performances, qu’on soit traileur(se) ou coureur(se) sur route. C’est pourquoi autant d’athlètes se rendent en stage à Font-Romeu ou encore à Iten au Kenya pour préparer des échéances importantes. Voyons ensemble quels sont les effets de l’altitude à 1500 m, 2000 m et au-dessus chez les coureur(se)s,

Pourquoi l’altitude est un stresseur physiologique important ? 

2 000m, 1 500m... les effets de l'altitude sur le corps sont nombreux et non négligeables, notamment aux niveaux ventilatoire, cardiovasculaire et musculaire.  

↘️ Baisse de la pression atmosphérique et moins d’oxygène disponible

Il y a autant d’oxygène dans l’air, qu’on soit en altitude ou au niveau de la mer. L’air contient toujours 20,83 % d’oxygène. En revanche, la densité de l’oxygène dans l’air diminue à cause de la baisse de la pression atmosphérique.

👉 Résultat : l’oxygène devient moins disponible à mesure que l’altitude s’élève. Chaque respiration apporte un peu moins d’O₂. 

🧐 Qu’est-ce que l’hypoxie, l'un des effets de l'altitude dès 1 500m à 2 000m les plus connus ?

L’hypoxie désigne le manque d’oxygène disponible pour l’organisme. Plus on s’élève en altitude, moins le transfert d’oxygène entre les poumons et le sang est efficace. Comme on a moins d’oxygène dans le sang, nos muscles sont moins bien alimentés en oxygène et ont plus de difficulté à fonctionner. L’effort devient plus difficile. Plus on monte, plus l’hypoxie augmente. On parle aussi de stress hypoxique. C’est un stress environnemental majeur pour le corps.

effets altitude

🔎 Qu’est-ce que la saturation en oxygène ? 

La saturation en oxygène (SpO₂) correspond au pourcentage de globules rouges saturés en oxygène. Au niveau de la mer, SpO₂ est comprise entre 97 et 99 %. Cela signifie que 97 à 99 % des globules rouges sont saturés en oxygène, donc que les transporteurs sont presque pleins. Quand l’hypoxie augmente, la saturation en oxygène diminue : 92 à 95 % vers 1 500 mètres, 90 et 94 % vers 2 000 mètres, 88 à 92 % vers 2 500 mètres, et cætera. La baisse s’intensifie encore plus par la suite. Cela indique que certains transporteurs tournent à vide.

👉 Pour mesurer la saturation en oxygène, on utilise un oxymètre, un petit appareil qui se place au bout du doigt. La plupart des montres cardio GPS offrent cette fonction.  

1 500 m, 2 000 m… Pourquoi nos performances sportives baissent-elles quand on monte en altitude ? 

Pour n’importe quel(le) athlète, la baisse des performances est inéluctable en altitude. Voici pourquoi. 

😮‍💨 Les effets de l’hypoxie sur la physiologie : essoufflement plus rapide et baisse de VO2 Max 

L’hypoxie provoque un mécanisme automatique et très rapide dans notre corps : l’hyperventilation. Cela permet d’augmenter la pression au niveau des poumons et de faciliter le transfert entre les poumons et le sang. L’essoufflement est plus rapide, le rythme cardiaque augmente, l’effort est plus exigeant. 

La mesure de VO2 Max à différentes altitudes l’illustre bien. Le VO2 Max, c’est le volume maximal d’oxygène que le corps est capable d’utiliser pendant un effort. C’est un indicateur physiologique important de la performance. Il commence à baisser vers 1 400 ou 1 500 mètres. Il chute d’environ 6 à 8 % à 2 000 mètres d’altitude puis de 1 % supplémentaire tous les 100 mètres au-delà. 

👉 Supposons que ton VO2 Max soit habituellement de 50 ml/kg/min. Quand tu montes à 2 500 mètres d’altitude, il n’est plus que de 43-44. Au sommet du Mont-Blanc (4 800 mètres), il tombe à 35 environ. Tu comprends pourquoi l’ascension de l’Everest est si difficile, même quand on s’appelle Kilian Jornet ?

1 500 m, 2 000 m, 2 500 m… Quels sont les effets concrets de l’altitude chez les coureur(se)s ?

➡️ Jusqu’à 1 200 - 1 300 mètres, l’effet de l’altitude est très faible ou nul sur la performance. Le mécanisme d’hyperventilation est efficace.

➡️ À 1 500 mètres, l’air contient 15 à 17 % d’oxygène en moins par rapport au niveau de la mer. La saturation en oxygène baisse légèrement (92-95 %), la ventilation et le rythme cardiaque augmentent légèrement. L’essoufflement est plus rapide.

➡️ À 2 000 mètres, l’oxygène disponible chute de 20 à 25 %. L’hypoxie est plus marquée et impacte plus nettement la performance. Le rythme cardiaque et la perception d’effort augmentent nettement. 

➡️ À 2 500 mètres, la saturation est de 88 à 92 %. Le VO2 Max baisse de 10 à 12 %. Les séances à haute intensité sont très éprouvantes

➡️ À 3 000 mètres et au-dessus, l’hypoxie est forte. La saturation est inférieure à 86 %. Les performances sont fortement dégradées. Il faut surveiller scrupuleusement la charge d’entraînement. 

club campus header

Deviens ta propre légende !

Les autres effets négatifs et risques liés à l’altitude : symptômes et prévention du mal aigu des montagnes

L’altitude ne produit pas seulement des effets aux niveaux cardio-respiratoire, cardiovasculaire ou musculaire. Elle agit sur tout l’organisme. 

🧠 Effet neurologique : gare au mal des montagnes 

Notre cerveau est sensible au manque d’oxygène. Les maux de tête sont fréquents lors des premiers jours en altitude. Ce phénomène s’amplifie avec l’altitude. On peut ressentir des pertes d’attention à partir de 2 500 mètres. 

Au-dessus de 2 500 mètres (voire un peu plus bas), on peut aussi souffrir du mal aigu des montagnes (MAM). Ce trouble se manifeste chez certaines personnes après 4 à 6 heures d’exposition, quand on est monté trop rapidement, sans avoir laissé le temps au corps de s’acclimater à la baisse d’oxygène. Les symptômes du MAM : maux de tête, nausées, perte d’appétit, vertiges, troubles de l’équilibre, essoufflement au repos, et cætera.

💡 Le traitement le plus efficace consiste à redescendre à une altitude plus basse. La meilleure des préventions est de s’acclimater progressivement en montant par paliers et de bien s’hydrater. 

💧 Maîtriser les effets de l'altitude au-delà de 2 000m : focus sur l’hydratation, le sommeil et l’alimentation

Le stress environnemental liée à l’altitude demande à être encore plus vigilant(e) que d’habitude sur la récupération. L’air est plus sec, la respiration s’accélère donc on se déshydrate plus vite. Il est conseillé de boire un litre de plus par jour qu’habituellement.

Pendant la période d’acclimatation (voir plus loin), le sommeil est détérioré, les réveils nocturnes sont fréquents. Comme le métabolisme de base augmente, il faut augmenter l’apport calorique. 📈 Il est conseillé de vérifier son taux de fer avant un séjour prolongé en altitude. En effet, le fer est essentiel au transport de l’oxygène. 

Pourquoi progresse-t-on quand on s’entraîne en altitude ? 

Le corps humain est bien fait. Lorsqu’il subit un stress, il s’adapte et se renforce. C’est l’effet recherché par tou(te)s les athlètes qui s’entraînent en altitude.  

🩸 Les adaptations physiologiques liées à l’altitude

On a vu qu’en altitude, une partie des globules rouges, nos transporteurs d’oxygène, tournent à vide. En réaction, le corps trouve la parade et produit plus de transporteurs. Après 5 à 10 jours d’hypoxie, la production de globules rouges augmente. Le transport de l’oxygène est amélioré, les muscles sont mieux alimentés. On gagne de l’endurance. On a une meilleure tolérance à l’hypoxie. Le VO2 Max augmente lorsqu’on descend au niveau de la mer. 

🔥 Effets de l'altitude à partir de 2 000m : quels gains de performance attendre ? 

Résultat : notre plafond de performances est repoussé. On peut courir plus vite à une intensité donnée ou plus longtemps. Pour un stage de 2 à 4 semaines effectué entre 1 800 et 2 500 mètres d’altitude, les gains sont de l’ordre de 1 à 3 % chez un(e) coureur(se) élite et un de 2 à 5 % chez un(e) coureur(se) de niveau intermédiaire ou confirmé

⚠️ Cependant, les effets sont limités dans le temps. Il y a deux fenêtres propices à la performance : 2 à 4 jours après le retour en plaine puis à partir de J+12 à J+15. On atteint alors un pic, qui peut durer jusqu’à la sixième semaine. Par conséquent, les athlètes évitent de descendre d’un stage en altitude une semaine avant une compétition. 

effets altitude 2 000m

effets altitude 2 000m

🏃🏽‍♀️ Les stratégies d’entraînement en altitude 

Il y a deux grandes stratégies d’entraînement en altitude : 

  • Le Live High Train High consiste à vivre et s’entraîner en altitude, souvent entre 1 800 et 2 500 mètres. Cette stratégie est apparue avant les JO de Mexico de 1968. Le Centre de Font-Romeu a été construit dans cette optique, en 1967. Elle est utilisée pour préparer des compétitions en basse ou haute altitude, et demande un contrôle strict de la charge globale. 

  • Le Live High Train Low, apparu dans les années 1990. On vit en altitude et on s’entraîne plus bas, en dessous de 1 500 mètres. Cette stratégie permet de conserver des intensités d’entraînement élevées. Elle est préconisée pour les compétitions en basse altitude.

L’utilisation d’une chambre hypoxique permet de simuler l’altitude et de reproduire les conditions du Live High Train Low

👉 On recommande de rester trois à quatre semaines en altitude, avec une phase d’acclimatation au début, pour maximiser les effets. 

1 500m, 2 000m… Quelle est la durée d’acclimatation à l’altitude pour les coureurs ? 

AltitudeAcclimatation

Jusqu’à 1 200m - 1 300m

Il n’y a pas d’acclimatation nécessaire. 

Entre 1 200m et 1 600m 

L’acclimatation est très rapide, un ou deux jours maximum, avant de pouvoir s’entraîner normalement. En France, de nombreux demi-fondeur(se)s réalisent des stages à cette altitude (Jimmy Gressier, Azeddine Habz, Alice Finot, Gabriel Tual, etc.), notamment lors des rassemblements des équipes de France à Potchefstroom en Afrique du Sud.

Entre 1 600m et 2 400m

Il faut compter entre 5 et 7 jours d’acclimatation progressive, à base d’entraînements aérobies. Par exemple, lors des stages à Font-Romeu (1 850 mètres), on ne place pas de grosses séances d’intensité pendant la première semaine. Les adaptations physiologiques sont plus marquées. De nombreux athlètes élites s’entraînent entre 1 800 et 2 200 mètres.

Au-dessus de 2 400m

une acclimatation est indispensable. Il faut prévoir au moins 7 à 10 jours pour habituer son corps à l’altitude. 2 400 mètres, c’est l’altitude du village d’Iten au Kenya, devenu un spot d’entraînement mondialement connu. À cette altitude, il est important de réduire ses allures d’entraînement et/ou la durée des intervalles afin de bien surveiller la charge globale. 

👉 On peut mesurer l’assimilation à l’altitude grâce à plusieurs indicateurs : la saturation en oxygène, la fréquence cardiaque et la variabilité de la fréquence cardiaque. En effet, au fil des jours, la saturation se stabilise, la FC diminue à effort égal et la VFC augmente. C’est le signe que l’organisme s’adapte. 

Le corps humain est une belle machine, il s’adapte aux contraintes. C’est exactement le cas lorsque tu es confronté(e) au stress de l’altitude. Après une période d’assimilation plus ou moins importante suivant l’altitude et un entraînement bien calibré, on améliore son plafond de performance. Les effets sont notables mais temporaires. Alors, est-il nécessaire d'effectuer un stage en altitude pour progresser ? Pour la majorité des coureur(se)s de route, non. Cependant, cela peut valoir le coup chez les athlète(s) de bon niveau qui ont déjà optimisé leur entraînement et cherchent un levier supplémentaire pour améliorer leur record personnel. 

push post newsletter

Reçois les conseils de nos coachs passionnés !

Dans la même catégorie

campus premium

14 jours d’essai gratuit pour tout tester