Coupe-vent, veste déperlante, k-way... courir avec le bon équipement technique

Avouons-le, la pluie, le vent et le froid freinent parfois nos envies d’aller courir. Néanmoins, avec le bon équipement, la météo n’est plus une excuse pour zapper nos entraînements. Oublie le k-way de ton enfance pour courir. Les équipements techniques actuels offrent un confort bien supérieur lorsque les conditions sont pluvieuses. Oui, il est possible de se protéger de la pluie sans être trempé(e) de sueur ! Alors, que choisir en fonction de ta pratique ? Un coupe-vent ? veste déperlante ? veste à membrane ? On va t’expliquer les différences entre ces équipements techniques afin que tu sois bien équipé(e) par tous les temps.

Voici les quatre familles de vestes techniques, et leurs avantages par rapport aux vestes type k-way. Mais d’abord, rappelons quel est le concept des 3 couches.

Le principe des trois couches est la base de l’équipement technique en running et dans bien d’autres pratiques (rando, ski, etc.) pour évoluer dans un bon confort quelles que soient les conditions extérieures.  

L’idée est de porter trois couches techniques, chacune ayant une fonction spécifique. 

- Une première couche près du corps qui évacue la transpiration et garde le corps au sec.   

- Une deuxième couche pour isoler du froid. 

- Une troisième couche pour se protéger des éléments extérieurs (vent, pluie, neige, froid intense, et cætera). 

Les vestes techniques jouent le rôle de troisième couche et parfois aussi de deuxième couche. 

👉 Le concept des trois couches permet de moduler sa protection thermique. On peut se protéger efficacement du froid même avec une veste légère, à condition de porter une première couche “seconde peau” et une seconde couche isolante.  

Comme son nom l’indique, sa fonction principale est de protéger du vent. C’est l’équipement technique basique pour partir léger en toute saison, hors conditions froides et pluvieuses. Si tu es un peu frileux(se), il suffit de porter un sous-vêtement technique en dessous. 

👍 Très léger (100-150 grammes), protège du vent par temps frais et sec, respirabilité excellente

👎 Pas fait pour protéger contre le froid ni la pluie, le prix (40-100 €)

Ce type de veste comporte un tissu déperlant. On parle parfois de traitement DWR (pour Durable Water Repellent). L’eau “perle” à sa surface et glisse sans pénétrer. C’est suffisant pour se protéger des pluies fines. En revanche, elle ne résiste pas aux fortes pluies. Cet équipement est particulièrement adapté pour la mi-saison. On la conseille pour des entraînements sur route ou des trails courts hors montagne. 

👍 Légère, bonne respirabilité, protège des pluies fines/crachins

👎 Pas adaptées aux conditions froides hivernales ou aux fortes pluies 

👉 La déperlance s’entretient et se réactive avec des lavages et rinçages délicats en machine (30°C maximum) et des séchages à basse température. On peut aussi utiliser des traitements déperlants en spray.

C’est une veste souple comportant une doublure en polaire, un tissu extérieur avec des propriétés coupe-vent et parfois un revêtement déperlant pour protéger contre les pluies fines. Elle joue le rôle de la 2ème et de la 3ème couche. La respirabilité est moins bonne que la veste déperlante donc elle est davantage adaptée aux entraînements à basse intensité, en automne ou en hiver. 

👍 Protection contre le vent et le froid

⚖️ Poids moyen et respirabilité moyenne

👎 Pas (ou peu) de protection contre la pluie, pas faite pour les conditions exposées en montagne

Quand on pense veste à membrane respirante, on pense tout de suite au Gore-Tex. L’entreprise américaine Gore-Tex a lancé ce tissu technique en 1976.

💡 Le principe : une membrane microporeuse dont les pores sont assez petits pour bloquer l’eau mais suffisamment grands pour évacuer la transpiration. Le succès de Gore-Tex a inspiré de nombreux concurrents. On retrouve ce type de membrane sous bien d’autres noms : Pertex Shield, DryVent, MP+, Shakedry, et cætera.  

En plus de la membrane respirante, l’imperméabilité est assurée par des coutures soudées et des zips étanches. 

C’est l’équipement idéal pour affronter des conditions difficiles et changeantes. Un indispensable pour les trails montagneux, ou les longues sorties dans le froid, la pluie et la neige — coucou la SaintéLyon ! 

👍 Adaptée aux pluies fortes + conditions venteuses + froid 

⚖️ Respirabilité variable (moyenne à bonne selon la qualité la membrane), poids variable

👎 Le prix

Quand on a testé une bonne veste à membrane, on sent tout de suite la différence avec une veste type k-way pour courir. Cette dernière est imperméable mais pas respirante et donc rapidement inconfortable. On transpire très vite, l’humidité ne s’évacue pas et on finit mouillé à l’intérieur. De fait, ce type de veste est plus adapté à la marche dans des conditions difficiles, ou pour se protéger de la pluie avant ou après une course ou un entraînement. 

👍 Protection contre la pluie et le vent

👎 Faible respirabilité = pas faite pour la course à pied ou pratiquer une activité sportive

Comment trouver un bon compromis entre respirabilité et imperméabilité ? L’idéal est de pouvoir tester la veste en conditions réelles. Puisque c’est rarement possible, on peut aussi se fier à quelques indices. Dans le choix final, il ne faut pas oublier quelques caractéristiques, plus ou moins importantes selon sa pratique.   

L’indice Schmerber mesure l'imperméabilité d'un tissu. Exprimé en millimètres, il indique la pression d'eau qu'une matière peut supporter avant que l'eau ne la traverse. Plus le chiffre est élevé, plus la veste est imperméable. Par exemple, une veste de 10 000 Schmerber peut résister à une pression équivalente à une colonne d’eau de 10 mètres. Pour la pratique du trail, on vise une imperméabilité d’au moins 10 000 Schmerber voire 20 000 pour les trails longs et montagneux.  

Pour te donner un ordre d’idée de la protection en fonction de l’indice : Schmerber Protection

Pour rester au sec lors de ses sorties, l’imperméabilité n’est pas suffisante. Une bonne respirabilité est essentielle. Il existe deux indices de référence pour la mesurer. 

Cet indice exprime la quantité de vapeur d’eau (en g/m²/24 h) que le tissu laisse passer. Plus la valeur est élevée, plus le vêtement est respirant. Pour le trail-running, on vise un indice MVTR supérieur à 20 000 g/m2/24h.

Le RET mesure la résistance du tissu à la transpiration (en m2.Pa/W). Ici, plus la valeur est faible, plus le vêtement est respirant. Il est conseillé de ne pas dépasser 12 pour la pratique du running, voire 6 maximum pour des efforts intenses.  

En course sur route, on recommande une veste avec au moins 8 000 Schmerber et un RET inférieur à 13 (ou MVTR supérieur à 8-10 000). 

En trail, on vise une plus grande imperméabilité et respirabilité. Dans la liste du matériel obligatoire de l’UTMB, une veste imperméable avec un minimum de 20 000 Schmerber est conseillée en matière d'imperméabilité et un RET inférieur à 13. De plus, la capuche doit être intégrée ou attachée à la veste.

D’autres éléments sont à considérer en fonction de ta pratique.

Le poids a peu d’importance pour tes entraînements, en revanche ce critère est plus important sur les courses longues distances, surtout si tu vises la performance. ⚠️ Attention : une veste légère est souvent plus fragile. Pour trouver le bon compromis entre poids et robustesse, il faut souvent mettre le prix ! 

La coupe est un critère important et très personnel. La veste idéale est bien ajustée et comprend des zips de ventilation. Pour le trail, elle est suffisamment ample dans le dos de manière à pouvoir la porter au-dessus du sac de trail. 

Ensuite, la compacité. Une veste packable/repliable, qui prend peu d’espace, est bien plus pratique à transporter. 

Enfin, l’ergonomie. Pour les trails longs en particulier, la présence de nombreuses poches de rangement est appréciable. 

Tu y vois plus clair dans l’univers des vestes techniques ? Parfait. On n’a pas encore abordé la question épineuse du prix. En règle générale, les vestes techniques pour un usage occasionnel varient entre 50 et 100 euros. Pour le milieu de gamme, il faut compter autour de 150 à 200 euros. Enfin, les vestes à membrane les plus performantes comme la Compressport Thunderstorm Waterproof 25/75 dépassent les 300 à 350 euros. C’est le prix à payer pour affronter les conditions les plus extrêmes en toute sécurité. De plus, le coût est à relativiser car tu conserveras ta veste technique pendant de nombreuses années. Un investissement beaucoup plus durable que celui des chaussures !