Pourquoi la Asics SaintéLyon est-elle la course préférée des traileur(se)s ?

Manon
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Sommaire
Parce que la Asics SaintéLyon est une course historique
Pour ses différents formats et ses parcours iconiques
Pour la magie de la course de nuit
Parce que les conditions de course sont idéales
Pour son relief exacerbé
Parce que les inscriptions sont déjà une épreuve à part entière
Parce que les éditions précédentes ont tenu leurs promesses et que celles à venir s’annoncent épiques
Parce qu’on prend le départ avec un équipement léger
Parce que pour le dernier trail mythique de l’année, l’ambiance est forcément au rendez-vous

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Le 29 novembre 2025, la Asics SaintéLyon fête sa 71e édition. L’occasion de nous pencher davantage sur cette épreuve qui relie Saint-Étienne à Lyon en pleine nuit d’hiver… et que de nombreux(ses) traileur(se)s ne voudraient manquer pour rien au monde. Et si c’était justement dans l’âpreté de la Asics SaintéLyon que résidaient toute sa beauté et la magie qui fait qu’on y revient toujours, inexorablement ? Dans cet article, nous avons listé toutes les caractéristiques qui font la difficulté de cette épreuve, pour nous rendre compte qu’elles sont aussi à l’origine de son irrésistible charme. Enquête sur une épreuve qui n’a pas son pareil, entre températures glaciales et ambiance bouillante, coureur(se)s qui se jurent de ne jamais y remettre les pieds et que l’on retrouve pourtant, année après année. 💫
Parce que la Asics SaintéLyon est une course historique
L’histoire de la Asics SaintéLyon commence le 26 janvier 1952, quand un club de cyclotourisme lyonnais, le CT Lyon, crée une randonnée pédestre d’environ 60 kilomètres sur le GR7. Ce jour-là, 15 marcheurs prennent le départ à Lyon, et 7 rallient l’arrivée le lendemain à Saint-Étienne, car à l’époque, l’épreuve se déroule sur deux jours. Point commun avec les éditions que l’on connaît aujourd’hui : le froid et (parfois) la neige, sans qui la Asics SaintéLyon ne serait pas ce que l’on attend d’elle. La même année, cette fois au mois de décembre, une seconde édition a lieu.
À noter qu’en 1972, l’épreuve ne peut être effectuée qu'en une seule étape, et qu'en 1977, elle peut se faire en courant (eh oui, avant cela, courir était considéré comme étant de la triche, puisqu’il s’agissait d’une randonnée pédestre 🙊). Cet historique témoigne donc de la longévité de la Asics SaintéLyon, aka la doyenne des courses nature en France… de quoi conquérir le cœur des puristes qui souhaitent célébrer leur sport chaque année en se rappelant que l'épreuve qui a ouvert la voie du trail running en France, c’est la Asics SaintéLyon. 🥳

Pour ses différents formats et ses parcours iconiques
Aujourd’hui, la Asics SaintéLyon, c’est plusieurs formats d’épreuves, et la possibilité de courir les 80 kilomètres (pour 1 950 mètres de dénivelé positif et 2 265 mètres de dénivelé négatif) de la course reine en solo(a) — mais au fond, on sait bien que l’on n’est jamais vraiment tou(te)s seul(e)s — ou en relais de 2, 3 ou 4 personnes. Tu peux retrouver les informations pratico-pratiques (lieux, dates et horaires des départs des différentes épreuves de la Asics SaintéLyon, et lieux d’arrivées), ainsi que les barrières horaires dans cet article.
Les épreuves de la Asics SaintéLyon
| Course | Distance | Dénivelé positif | Dénivelé négatif |
|---|---|---|---|
SaintéLyon | 80 kilomètres | 1 950 mètres | 2 265 mètres |
Lyon SaintéLyon | 160 kilomètres | 4 150 mètres | 4 150 mètres |
SaintéLyon - Relais 1 | 80 kilomètres | 1 950 mètres | 2 265 mètres |
SaintéLyon - Relais 2 | 80 kilomètres | 1 950 mètres | 2 265 mètres |
SaintéLyon - Relais 3 | 80 kilomètres | 1 950 mètres | 2 265 mètres |
SaintExpress | 45 kilomètres | 900 mètres | 1 432 mètres |
SaintéSprint | 24 kilomètres | 350 mètres | 517 mètres |
SaintéTic | 13 kilomètres | 230 mètres | 369 mètres |
Et pour ta culture trail, voici un aperçu de l’évolution des distances de la Asics SaintéLyon au fil des ans :
- 68,2 kilomètres lors de la première édition en 1952 ;
- puis environ 63 kilomètres ;
- environ 70 kilomètres à la fin des années 2000 ;
- 75 kilomètres lors de la 60e édition en 2013 ;
- puis 72 kilomètres lors des éditions suivantes ;
- et enfin, la plus grande distance de la Asics SaintéLyon — celle que l’on connaît aujourd’hui — soit 81 kilomètres depuis 2018.
Pour la magie de la course de nuit
La nuit confère à toute chose une dimension nouvelle. À nous-mêmes, déjà, lorsqu’au lieu de nous assoupir, nous restons éveillé(e)s. À nos comparses, qui sont eux/elles-aussi alertes. À l’environnement qui nous entoure et que nous découvrons peut-être pour la première fois sous le prisme réduit du faisceau lumineux de notre lampe frontale. Et à la course à pied de nuit elle-même, puisque courir exacerbe nos sensations et que la nuit en fait tout autant, c’est un cocktail de sensibilité qui se joue et dont on se délecte. Évidemment, courir de nuit n’est parfois pas aussi idyllique : entre la fatigue assourdissante contre laquelle il nous faut lutter, l’hypervigilance avec laquelle nous devons composer et le fait d’explorer — à tâtons ou en fanfare — un tout nouvel espace dans des conditions inhabituelles, il y a de quoi parfois perdre patience. Mais comme après les moments de down surgit le flow, la nuit offre cet avantage de prendre fin au petit matin ; la pénombre est soudain baignée de lumière et nos cœurs se réchauffent, enfin, happés par un souffle nouveau.
Parce que les conditions de course sont idéales
Nous misions sur l’ironie en mentionnant des “conditions de course idéales”, et puis nous nous sommes finalement ravisé(e)s en nous demandant ce que l’on pouvait bien entendre par là. C’est vrai, pour beaucoup, des “conditions de course idéales” riment avec soleil, ciel bleu, une absence de vent, un faible taux d’humidité, une température à laquelle nous n’avons ni chaud ni froid. Mais au fond, cette idée des “conditions de course idéales” est une chimère, puisque, jusqu’à preuve du contraire, nous ne contrôlons pas les éléments, et qu’espérer qu’ils se calquent à nos espérances revient inexorablement à être déçu(e). Le bonheur réside en effet sûrement davantage dans l'appréciation de ce qui est et dans sa capacité à le vivre pleinement, plutôt que dans une idée précise que l’on se fait d’une situation qui ne se déroule finalement pas comme prévu. À ton avis, serais-tu plus heureux(se) de boucler la Asics SaintéLyon sous une chaude nuit d’hiver sachant que cela est complètement antinomique, ou par une nuit de froid, de boue, de gel et de neige que tu as su apprivoiser, non sans difficulté ? Ne t’y trompe pas, nos réalisations les plus belles naissent dans un mélange de doute et de chaos, portées par la passion.
Pour son relief exacerbé
Avec environ 2 000 mètres de dénivelé positif pour 80 kilomètres, la Asics SaintéLyon ne présente certainement pas le profil le plus vertical qui soit, et pourtant, cela n’enlève rien à son prestige. Gravir des montagnes du départ à l’arrivée et cumuler du D+ n’est pas LA condition sine qua non faisant d’une épreuve un mythe, ou qui confère toute la légitimité qui revient naturellement à celles et ceux qui s’y frottent. C’est aussi le cas pour ce qui est de la distance d’une course : sa noblesse se trouve ailleurs que dans le nombre de kilomètres cumulés. Concernant la Asics SaintéLyon, ce n’est donc pas le dénivelé positif qui fait son relief. L’essence de ce dernier est ailleurs : dans la rudesse du froid qui transperce les corps peinant à se réchauffer ; dans la nuit impitoyable et noire à travers laquelle il nous faut voir ; dans un effort qui nous appelle depuis longtemps, auquel on a rêvé et que nous avons aujourd’hui l’opportunité d’arpenter.
Le mythe de la Asics SaintéLyon prend racine dans son caractère : mi-lionne, mi-tienne, elle se laisse dompter si tu la laisses d’abord te caresser… avec ses griffes aiguisées.

Parce que les inscriptions sont déjà une épreuve à part entière
Le FOMO (comprends, the fear of missing out), ça te dit quelque chose ? Cette expression empruntée à l’anglais désigne la peur de manquer un événement. Toutes celles et ceux qui souhaitent décrocher leur dossard pour la Asics SaintéLyon connaissent ce syndrome. C’est pour cela qu’à la seconde où le portail des inscriptions s’ouvre, ils/elles se précipitent pour obtenir leur précieux sésame (généralement au mois de mars). Cette année, par exemple, les 18 000 dossards ont trouvé preneur(se)s en une journée… et c’est sans compter les 17 000 personnes inscrites sur liste d’attente. Qu’on se le dise, c’est une folie amplement méritée. 👏
Voici les tarifs pour s’inscrire aux différents formats de courses de l'édition 2025 de la Asics SaintéLyon :
Lyon SaintéLyon : 230 €
SaintéLyon solo(a) : 120 €
SaintExpress : 75 €
SaintéSprint : 50 €
SaintéTic : 30 €
SaintéGonnes : 10 €
Parce que les éditions précédentes ont tenu leurs promesses et que celles à venir s’annoncent épiques
Comment parler de la Asics SaintéLyon sans évoquer celles et ceux qui la vivent et la font vivre ? Baptiste Chassagne, d’abord. On ne peut pas faire plus local : né à Lyon et ayant grandi à Saint-Étienne, on rêve tout autant que lui de le voir remporter la doyenne de France après deux troisième places (en 2022 et 2023), et une quinzième place décrochée au courage lors de l’édition 2024. On se souvient aussi de la magnifique première place de Marie Goncalves en 2024, des trois victoires consécutives de Thomas Cardin (en 2021, 2023 et 2024), de Sylvaine Cussot, toujours très bien classée chez les femmes et détentrice, à elle seule, d’une petite dizaine de participations à l’événement. Ou encore de Juliette Bénédicto, victorieuse en 2016, et à qui nous adressons nos tendres pensées lors de ces événements qui nous rappellent à elle, tragiquement décédée lors d’un accident de ski en 2019.

Et il y a aussi celles et ceux qui étaient là aux prémices de l’épreuve, à l’image de Michel Delore, journaliste sportif, victorieux à huit reprises ; ou encore de Martine Blandin et ses quatre victoires. On vous glisse d’ailleurs l’extrait d’un superbe article rédigé par Kim Clavel-Florent et publié dans Le Progrès, dans lequel Martine Blandin s’exprime.
🎙️ “J’ai toujours fait de la gymnastique le soir après l’école. En 1979, une dame m’a parlé de cette course de nuit, la Saint-Étienne Lyon. Je me suis dit que j’allais prendre le départ. C’était ma première course. On a pris le train à Lyon qui nous emmenait à Saint-Étienne. On nous avait dit qu’il fallait manger alors on se gavait de bananes, gâteaux, tubes de lait… Nous n’avions pas de salle, nous étions sur une grande place. On se préparait sur le trottoir. On avait amené tellement d’affaires qu’on en a laissées dans le caniveau… J’ai mis 12 heures, c’était beaucoup. Arrivée à Lyon, [...] j’ai pleuré et juré de ne jamais recommencer une chose pareille. Mais j’avais mis le pied dans l’engrenage… L’année d’après, j’étais enceinte de neuf mois, je suis allée voir le départ.”
Cette année, les favori(te)s sont, entre autres, les athlètes suivant(e)s :
Antoine Charvolin, Sylvain Cachard, Hugo Deck, Loïc Rolland, Andreu Simon, ou encore le routard et centbornard, Benjamin Polin sont de sérieux prétendants à la victoire sur le 80 kilomètres.
Chez les femmes, Adeline Martin, deuxième l’année passée, est tout naturellement la favorite numéro un. Mais on pourra aussi compter sur Claire Bannwarth, Jeanne Garreau, ou Diane Rassineux pour proposer des performances de haute voltige.
Enfin, l’inimitable Casquette Verte sera présent sur le format long, Lyon SaintéLyon, accompagné de son acolyte, la journaliste Cécile Bertin (elle aussi tout de vert vêtue) qui sera aux commandes de son assistance.
➡️ Pour en savoir davantage sur les éditions précédentes, c’est par ici.

Parce qu’on prend le départ avec un équipement léger
Évidemment, on plaisante. En plus d’un kit vestimentaire axé sur le froid et la pluie, les participant(e)s doivent aussi se parer à courir dans la nuit, ce qui rime avec le port d’une lampe frontale et de vêtements et accessoires réfléchissants. Tu as peur d’oublier quelque chose ? Pas de panique, Nolwenn t’a concocté un article pour que tu saches comment t’habiller pour la Asics SaintéLyon. Enfin, il est essentiel de mentionner l’iconique chasuble de la Asics SaintéLyon. En plus de concourir au folklore de la course et de s’inscrire dans l’histoire de cette dernière, la chasuble assure aux participant(e)s une visibilité optimale de par sa couleur blanche. Cet accessoire est également plus solide qu’un simple dossard qui ne ferait pas long feu étant donné les conditions météo dantesques auxquelles sont parfois soumis(e)s les coureur(se)s. Pour finir, la chasuble s’enfile parfaitement par-dessus de nombreuses couches de vêtements et est suffisamment large pour pouvoir aisément atteindre flasques, nutrition sportive et autres accessoires soigneusement rangés dans ton sac d’hydratation. 💁
Parce que pour le dernier trail mythique de l’année, l’ambiance est forcément au rendez-vous
C’est un fait, la Asics SaintéLyon réveille les cœurs et échauffe les voix ; si bien que tout le monde veut en être : coureur(se)s, bénévoles, supporter(trice)s, et cætera. Il faut dire que cette diagonale a tout d’une grande célébration du trail : elle relie deux grandes villes, Saint-Étienne et Lyon, meilleures ennemies historiques, footballistiquement parlant. Entre les deux : la nuit noire, la nature, et les coureur(se)s qui tentent d’en venir à bout ; non sans mal, mais toujours avec passion. Ajoutons à cela que la Asics SaintéLyon est le dernier trail mythique de l’année… et on obtient forcément une ferveur immense, l’envie irrépressible de se rassembler et l’urgence de courir, comme s’il s’agissait de conclure de la plus belle des manières qui soient l’année écoulée, et de débuter avec entrain et habité(e) par la sensation du devoir accompli, celle que l’on s’apprête à vivre tout aussi intensément.

La Asics SaintéLyon, c’est la course de tous les superlatifs : très tard dans l’année, souvent très froide, très prisée, et surtout : inoubliable. Cette organisation mêle aussi de nombreuses contradictions qui, juxtaposées, prennent sens : routes et sentiers, montées ardues et descentes pentues, record de participation et solitude au cœur de la nuit, vent de froid et vent de ferveur, crêtes et paysages urbains, forêts confinées et zones exposées, altitude des Monts du Lyonnais et platitude citadine, glisse et bitume, bruit et calme, difficulté et plaisir, ça glisse sous les pieds et ça pique dans les cuisses, course contre le temps et temps pour soi, succès d’un événement d'envergure et retour aux sources… à la nature, aux autres, à soi. De près ou de loin, la Asics SaintéLyon se vit, tout simplement. En tout cas, toutes celles et ceux qui l'ont vécue ont préféré son mordant et sa sincérité à la chaleur de leur canapé. 🫶
🔔 Clique sur le lien qui suit pour tout savoir du live des épreuves de la Asics SaintéLyon.

Manon
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