L'amorti : critère principal d'une bonne chaussure de running ?

Si tu as déjà acheté une paire de chaussures de running, il est probable que tu aies entendu parler de l’amorti. Un adjectif aux douces consonances quand on sait que la course à pied est un sport qui nous met parfois à l’épreuve. L’amorti apparaît alors comme un élément "salvateur", celui qui adoucira nos peines. Mais l’amorti est-il vraiment ce qu’il prétend être : une sorte de coussin sur lequel nous pourrions nous reposer, un airbag qui assure nos foulées ? Ou l’amorti n’est-il qu’un argument marketing, vide de sens et sans conséquences ? Dans cet article, nous explorons les contours de l’amorti : sur quoi repose-t-il ? Qu’attend-on de lui ? Les autres critères sur lesquels le choix de nos chaussures doivent reposer, et comment choisir l’amorti qui nous convient en fonction, notamment, de nos objectifs, de notre poids et de nos entraînements. Enfin, nous te proposons une sélection des 10 modèles de chaussures de running dotées du meilleur amorti. 👀

L’amorti des chaussures de running consiste en une combinaison de technologies diverses et propres à chaque équipementier (on t’en parle tout à l’heure) visant à atténuer les impacts au sol à chaque foulée. Cette “protection” est particulièrement appréciée par les coureurs et les coureuses. On t’explique concrètement ce qu’ils/elles peuvent gagner à porter des baskets de running cochant ce critère particulièrement recherché. 🔎

Évidemment, étant donné que la vocation de l’amorti des paires de chaussures de course à pied est de réduire au maximum l’impact au sol, les mousses utilisées pour y parvenir se doivent de remplir une mission de taille : l’absorption des chocs. En atténuant ces impacts à chaque foulée, l’amorti protège ainsi les articulations (genoux, chevilles, hanches), la colonne vertébrale et réduit la fatigue musculaire et tendineuse.

La blessure est la tare du/de la coureur(se). En effet, il n’y a rien de pire qu’un(e) athlète empêché(e) de pratiquer son sport (il/elle peut vite devenir exécrable 🌪️) : oui oui, ne fais pas comme si tu n’étais pas au courant. Imagine donc une recette miracle et éthique qui permettrait aux coureur(se)s de ne pas se blesser : ces dernier(ère)s signeraient d’emblée. Tu t’en doutes, une telle chose n’existe pas encore. Par contre, il y a un moyen de se prémunir un minimum contre les risques de blessures à court terme : porter une chaussure avec un bon amorti. On t’explique tout.

Pour commencer, savais-tu que tu supportes à chaque foulée, entre 6 et 8 fois ton poids corporel ? C’est incroyable : pour un simple footing, on arrive facilement à plusieurs centaines de tonnes 😱 ! Aussi, étant donné que l’amorti préserve les genoux, les hanches, les chevilles et la colonne vertébrale, on imagine facilement l’étendue de l’aide apportée par l’amorti des chaussures de running en matière de réduction des impacts au sol. Cette absorption partielle du stress mécanique permet donc de réduire les risques de blessures à court terme, mais cela n’est pas magique ! En effet, puisque l’amorti modifie la façon dont nous posons nos pieds au sol, cela peut aussi engendrer de nouvelles contraintes mécaniques qui peuvent elles-mêmes causer des blessures… Pour éviter de se blesser, l’idéal est donc d’augmenter crescendo son volume kilométrique ainsi que son intensité de course.

Mais quand on y pense, l’amorti des chaussures de running permet seulement aux coureur(se)s de “moins” respecter ce principe de progressivité puisqu’ils/elles sont en partie protégé(e)s. Il s’agit en fait de gommer partiellement, via l’amorti, les sensations que nous procurent une foulée minimaliste, celle qui nous permet de ressentir le sol et de façonner efficacement nos pieds et notre corps au geste propre à la course à pied (à condition que la course minimaliste/barefoot/pieds nus soit pratiquée très très progressivement). Une manière efficace de se prémunir contre les blessures sur le long terme est donc de solliciter davantage ses pieds et moins ses chaussures. Ce que nous te proposons, c’est de courir avec l’amorti qui te convient (en prenant garde à changer tes chaussures tous les 600 à 1 000 kilomètres), et de courir pieds nus en fin de séance, sur un terrain mou (pelouse, plage, et cætera) pendant une dizaine de minutes. Tu peux augmenter progressivement, au fil des mois, voire des années, le temps passé à courir pieds nus. 👣

Si nous n’exerçons pas le métier de conseiller(ère)s spécialisé(e)s en matière d’équipement running, notre qualité de coureur(se)s nous permet d’affirmer que la majorité des athlètes qui recherchent une paire de chaussures de running souhaitent avant tout que celle-ci soit confortable, et ce, qu’importe leurs niveaux respectifs. Pourquoi ? Déjà, parce qu’une paire de baskets si confortable qu’elle s’en fait oublier est la garantie de passer un bon moment (et après tout, c’est exactement ce après quoi nous courons, non ? 🤩). Ensuite, le confort nous permet de nous focaliser sur ce que nous venons chercher en course ou à l’entraînement : le plaisir de courir, nous vider la tête, ou encore performer. Maintenant que nous avons acté l’importance du confort d’une paire de chaussures de running, il convient de tenter de comprendre sur quels aspects techniques ce dernier repose-t-il ? Et la réponse est sans appel : outre le fit (le fait qu’une chaussure ne soit ni trop serrée ni trop lâche), l’amorti est LE critère que nous associons d’emblée au confort. Et s’il ne fait pas tout, quand on sait qu’il nous permet d’avoir l’impression de courir sur un nuage, on sait déjà que notre sortie running s’annonce des plus agréables. 🤸

On doit l’amorti d’une chaussure de running à différentes technologies. Chaque marque de chaussures développe ses propres procédés brevetés. Et si tu penses que l’amorti d’une chaussure ne dépend que de l’épaisseur de sa semelle, prépare-toi à être surpris(e), car les ingénieur(e)s redoublent d’imagination pour mettre au point des techniques d’amortissement diverses… mais toujours redoutablement efficaces !

L’amorti des chaussures de running n’est pas l’unique critère susceptible de t’intéresser. Par exemple, si certaines chaussures absorbent les chocs, elles peuvent aussi renvoyer cette énergie au/à la coureur(se) ; c’est ce que l’on appelle le dynamisme d’une chaussure. Si cette qualité est intéressante pour repartir de plus belle et optimiser sa vitesse, il est important de garder en tête que plus une chaussure de running est pourvue d’amorti, moins elle est dynamique. Et, au contraire, moins son amorti est important, plus elle est dynamique. Par ailleurs, un bon amorti peut procurer une sensation d’instabilité, en particulier lorsque la semelle est particulièrement épaisse. Ainsi, les coureur(se)s dont la foulée est pronatrice excessive (le pied roule excessivement vers l’intérieur) ou supinatrice (le pied roule légèrement vers l’extérieur) devront veiller à ce que le modèle de chaussures qu’ils/elles ont choisi soit doté d’un bon maintien.

Bref, l’expression “on ne peut pas tout avoir” prend ici tout son sens, et cela tombe bien, car l’idée n’est pas d’avoir une chaussure dotée de toutes les qualités du monde, mais seulement de bien déterminer ce dont nous avons besoin.

Enfin, le drop — comprends la différence de hauteur entre l’avant et l’arrière du pied — influence la zone d’impact. Par exemple, un drop élevé — compris entre 8 et 12 mm — encourage l’attaque talon ; tandis qu’un faible drop — situé entre 0 et 6 mm — facilite une attaque médio ou avant-pied.

Bref, en matière de chaussures de running, tout n’est pas question d’amorti, loin de là. 🙏

Si l’amorti est un critère important à tes yeux, il ne faut pas pour autant oublier qu’il existe différents niveaux d’amorti, adaptés (ou non) à ta pratique (ta distance de prédilection, ton objectif chronométrique/ton niveau, le terrain sur lequel tu cours), mais aussi de ton poids, ou encore du type d’entraînement effectué (vitesse, sorties longues, sorties de récupération, et cætera).

Si tu privilégies la course à pied sur route (en course comme à l’entraînement), il est préférable d’opter pour un bon amorti afin d’atténuer les impacts sur le bitume, mais aussi dans l’optique de protéger tes articulations et tes muscles des chocs répétés à chaque foulée, et souvent à la même intensité… Eh oui, courir sur route rime souvent avec une foulée régulière sur une surface uniforme !

Évidemment, le choix de l’amorti de chaussures de running de route dépend aussi de tes objectifs : si tu souhaites privilégier le confort avant le chrono — et ce, qu’importe la distance (10 kilomètres, semi-marathon, marathon, et cætera) — il te faudra opter pour une paire dotée d’un amorti important. Au contraire, si la performance est ton objectif numéro 1, nous te recommandons de choisir des chaussures de running pourvues d’un faible amorti afin de gagner en dynamisme. Ce type de modèle est souvent utilisé sur des formats de course courts tels que le 10 kilomètres.

En trail running, un faible amorti est tout à fait légitime puisque le sol sur lequel nous courons est plus souple. Par ailleurs, la variété des appuis corrélée au trail running induit davantage de précision, et cela est facilité par la proximité du pied avec le sol (ce que ne permettent pas les modèles de chaussures de running équipés d’un amorti maximum).

Comme pour la course sur route, en trail, la taille de l’amorti peut être déterminée par la distance parcourue. Pour le trail courte distance (de 0 à 40 kilomètres), il est judicieux d’opter pour un faible amorti afin d’être parfaitement agile. Pour le trail moyenne distance (jusqu’à 80 kilomètres), un bon amorti permet de soulager le corps. Enfin, la pratique du trail longue distance (plus de 100 kilomètres), autrement dit l’ultra-trail, requiert un amorti renforcé.

Pour commencer, il convient de définir ce qu’est un “coureur(se) lourd(e)”. Pour ce faire, nous te recommandons de te tourner vers un(e) professionnel(le) de santé. Et d’ailleurs, sache qu’être lourd(e) ne rime pas nécessairement avec être en surpoids. En effet, le poids d’un(e) coureur(e) n’est pas forcément élevé à cause d'un taux de masse graisseuse important, cela peut par exemple être dû à une forte densité osseuse ou à une forte masse musculaire.

Par ailleurs, il est assez commun de croire que plus un(e) coureur(se) est lourd(e), plus celui/celle-ci doit s’équiper d’un amorti important. Mais une étude publiée en 2017 a démontré que :

Ainsi, les coureur(se)s les plus lourd(e)s ne doivent pas nécessairement opter pour plus d'amorti.

Que ce soit à l’occasion d’une sortie longue, d’un ultra-marathon ou d’un ultra-trail, la préservation de la fraîcheur musculaire est essentielle dans ces efforts d’endurance au long cours. L’amorti des chaussures de running est donc un critère à privilégier sur ces distances extrêmes.

Concernant les séances de vitesse (VMA, allures spécifiques, et cætera), privilégier des chaussures dynamiques apparaît comme un choix logique puisqu’on recherche une réponse énergétique rapide lors de l’impact au sol (une réponse qui est justement freinée par l’amorti). Lors des entraînements en clubs d’athlétisme, on voit souvent les athlètes s’échauffer avec une paire de chaussures dotée d’un bon amorti, puis enfiler leurs pointes pour réaliser leur séance de vitesse sur piste, avant de repasser sur des chaussures à fort amorti pour récupérer (ou bien de courir pieds nus sur de la pelouse). D’ailleurs, les footings de récupération sont de parfaites occasions pour porter des chaussures de running avec amorti afin de préserver sa santé articulaire et ses fibres musculaires fatiguées. 🙏

Nous t’avons concocté une liste (non-exhaustive) des meilleures chaussures de running équipées d’un bon amorti. Et afin de t’aider à faire ton choix, nous les avons aussi notées sur plusieurs autres critères : dynamisme, maintien, confort, adhérence*, accroche**, légèreté, vitesse et respirabilité. 

L’amorti des chaussures de running est une technologie fort intéressante lorsqu’on souhaite progresser en course à pied de manière assez rapide (tout en respectant un principe de progressivité essentiel pour ne pas se blesser), pour courir de longues distances ou des distances plus courtes sans objectifs chrono, mais aussi pour effectuer des sorties de récupération. Si tu en as la possibilité, tu peux jongler entre deux paires de chaussures : une avec un fort amorti pour tes sorties longues et tes footings en endurance fondamentale, et une autre, plus dynamique, pour effectuer tes séances de vitesse et battre tes RP (comprends, records personnels) en course. Mais bien sûr, c’est loin d’être une obligation. Moi, je cours avec une seule paire de chaussures, et j’en suis très heureuse !

Bref, si l'amorti est un critère important pour la majorité des coureur(se)s, il n'est pas le seul à prendre en compte.